Depuis 2018, le collège du Val de Somme à Ailly-sur-Somme propose aux élèves en situation de surpoids, une option dans l'établissement "santé-vous mieux". Avec des créneaux réservés aux collégiens qui en ont le plus besoin.
Les problèmes physiques, ou de surpoids sont vécus par les jeunes comme une souffrance. Au collège, ces élèves, qui sont touchés par ces problèmes, ne pratiquent pas les cours d'EPS, pas parce qu'ils en sont dispensés, mais parce qu'ils souffrent des moqueries des autres élèves, et aussi d'une faible estime d'eux-mêmes.
Au collège d'Ailly sur Somme, Thomas Cuisset, un professeur de sport a décidé d'ouvrir en septembre 2018 une option "sport santé" pour tous ces profils. Il leur propose des exercices adaptés à leurs situations. "Pour se sentir mieux dans son corps pour se sentir mieux dans sa tête, et ainsi, mieux dans son collège !" .
Le nombre des élèves en surpoids augmente
"Au fil des années, la condition physique de nos élèves a baissé. Nous n’avons jamais vu autant d’élèves dispensés ou en béquilles ! Ils semblent plus fragiles qu’il y a 15 ans. Certains élèves ne sont quasiment jamais venus au gymnase car dispensés depuis la 6e… À cela s’ajoute le triste fait que nous corroborons les derniers chiffres de l’OMS avec près de 20% d’élèves par classe en situation de surpoids, voire d’obésité. Cela devient vraiment alarmant et je ne pouvais rester sans réagir !", raconte Thomas Cuisset.Des cours adaptés aux problèmes de chaque collégien
Deux fois par semaine l'enseignant se transforme en "coach santé". Il prend le temps de s'occuper des 14 élèves qui se retrouvent dans la salle de sport du collège. Ils sont en petit groupe loin du regard, ils pratiquent des séances d'activités physiques adaptées et des séances d'éducation alimentaire. Ici pas de note ni d'évaluation, mais des conseils qui peuvent servir dans la vie de tous les jours. Les jeunes renouent avec le plaisir de l'effort sans douleur."J'ai constaté que j'arrivais à mieux marcher et à mieux bouger par rapport à il y a 1 an", témoigne Samantha, élève de 3e. "J'ai changé j'ai perdu du poids je me montre plus facilement je m'assume mieux", ajoute Zoé, élève de 4e.
"L'idée c'est aussi de les faire accéder à une pratique de plus en plus autonome, pour pouvoir s'entraîner à la maison avec des applications sur le téléphone et sans matériel", souligne Thomas Cuisset.Cette option n'est financée pour l'instant que sur trois ans, mais elle inspire d'autres établissements. Le lycée Edouard Gand d'Amiens s'apprête suivre le mouvement.