La région Hauts-de-France, terre historique de l’aéronautique, est touchée de plein fouet par la crise du transport aérien provoquée par l’épidémie de Covid-19. Voici cinq chiffres clés pour mieux comprendre l’implantation de ce secteur économique dans la région.
Suite à l’annonce de la suppression de 15 000 postes chez Airbus, toute la filière aéronautique tremble dans les Hauts-de-France. Pourtant implanté dans la région depuis la Belle Époque, le secteur y emploie plus de 10 000 salariés.
1909
C’est à cette date-là, vers la fin de la Belle Époque, que les frères Caudron ont créé l’association "Aéroplanes Caudron frères". Nés à Favières dans la Somme, les deux frères ont construit plusieurs séries d’aéroplanes, très utilisés par l’armée pendant la Première Guerre mondiale. Leur entreprise ensuite renommée "Société des avions Caudron" a d’abord été implantée au Crotoy puis à Rue avant d’être délocalisée à Issy-les-Moulineaux puis Lyon.Figures de l’aviation française, les frères Caudron ont aussi créé en 1910 la toute première école de pilotage du monde dans la Somme. L’école d’aviation a ensuite été transférée dans l’Ain en 1928.
10 200 emplois directs
Selon une étude de la Chambre de Commerce et d'Industrie, la filière aéronautique des Hauts-de-France comptabilise près de 10 200 salariés, soit 3,8% de l’industrie régionale. "On estime que sur l’ensemble de ces salariés, environ 4 300 sont exclusivement dédiés aux activités aéronautiques en région" précise l’étude.À elle seule, l’usine Stelia Aérospace de Méaulte, dans la Somme, emploie 1545 personnes de manière directe, sans compter des centaines d’emplois en sous-traitance. La filière d’Airbus fabrique notamment des pointes avant d’avions.
700 pointes assemblées
Avant la crise, Stelia Aérospace assemblait 60 pointes d’avions A320 par mois soit environ 700 cockpits annuels. Mais à cause de l’épidémie, la production mensuelle est tombée à 40 pointes d’avions. De même, la production des pointes d’A350 et d’A330 sont passées respectivement de 10 à 6 et de 5 à 2.160 entreprises
Au total, 160 entreprises composent le secteur de l’aéronautique des Hauts-de-France. Ces dernières sont notamment implantées autour de deux zones industrielles spécialisées : Albert-Méaulte et Méru-Compiègne. Selon la Chambre de Commerce et de l’Industrie, 34 sous-traitants d’envergure européenne figurent dans cette liste, dont "2 sous-traitants classés dans le top 5 des meilleurs sous-traitants français".Cette même année, la marque Aer’Hauts-de-France a d’ailleurs été créée pour valoriser la filière aéronautique. Elle est représentée par un collectif de 130 entreprises mais aussi d’acteurs institutionnels comme la CCI ou encore Nord France Invest.
1 lycée professionnel
Bac professionnels, BTS, écoles d’ingénieurs : de nombreuses formations en aéronautique sont proposées dans les Hauts-de-France. Toutefois, un lycée professionnel privé tire son épingle du jeu : il s’agit du lycée Henry Potez de Stelia Aerospace implanté à Méaulte, dans la Somme. Reconnu dans toute la France, l’établissement constitue un vivier de recrutement pour le groupe Airbus ainsi que ses filiales et sous-traitants régionaux.La région dispose aussi de trois organismes de formation dédiés à l’aéronautique : Elisa Aerospace à Saint-Quentin, l’Institut aéronautique Amaury de la Grange à Merville et Phoenix Concordia à Oxelaëre.