Suite à la crise sanitaire du coronavirus, l'usine Stelia Aerospace située à Méaulte dans la Somme, sous-traitant d'Airbus, est contrainte de réduire son activité jusqu'au 31 décembre. Parmi les 1545 salariés, ceux qui ne pourront pas travailler seront au chômage partiel.
La décision a été prise ce lundi en comité social et économique. La direction de Stelia Aérospace, sous-traitant d'Airbus, annonce la mise en place de mesures d’activité partielle, en accord avec l'ensemble des organisations syndicales représentatives. Cela concerne l'ensemble de ses sites, dont celui de Méaulte dans la Somme.
"La situation étant évolutive et faite d’incertitudes à moyen terme, il nous appartient de faire preuve d’agilité en déployant ces mesures jusqu’à la fin de l’année", indique la direction de Stelia Aerospace.
Concrètement, sur les 1545 salariés, environ 450 pourront continuer à travailler sur site. Jusqu'ici, les syndicats avaient négocié pour que les salariés qui ne pouvaient pas faire du télétravail puissent poser leurs congés. "À partir d'aujourd'hui, il fallait trouver une solution", confie Dany Devaux, délégué syndical FO (syndicat majoritaire), "Nous ne sommes pas rentrés dans les détails d'application, mais nous avons demandé une équité de traitement, que les équipes tournent et que ce ne soit pas toujours les mêmes qui soient au chômage", poursuit-il.
L'heure est donc à l'organisation pour déterminer quels secteurs sont les plus touchés. "La direction est en train de regarder en détail comment faire, une fois que les modalités d'application seront au point, ils vont déclencher un CSE pour nous informer", confirme Dany Devaux.
Une indemnisation à hauteur de 92% du salaire net
La direction précise que les salariés concernés percevront leur rémunération habituelle pour les jours travaillés, à laquelle s’ajoutera "une indemnité d’activité partielle en lieu et place de leur salaire, pour les jours non travaillés".Les salariés toucheront ainsi 92% de leur salaire net, soit 8 points de plus que l'aide prévue par l'Etat qui est de 84%. La différence sera prise en charge par l'entreprise.
De nouvelles mesures en fonction des commandes
Aujourd'hui, l'entreprise, spécialisée dans la fabrication des "pointes avant" d'avions, est forcée de s'adapter aux nouvelles cadences de production, très nettement à la baisse. D'autant, qu'Airbus a réduit de 30% sa production en raison de la crise sanitaire."On est impacté en premier dans la mesure où on est en amont de la chaîne", explique Dany Devaux. "Pour prendre un exemple, dans la famille A 320 on était sur une cadence de 64 pointes avant par mois, on est descendu à 40."
Pour le délégué syndical, ce n'est que le début. "D'ici quelques semaines, de nouvelles mesures seront prises. On ne connaît pas la situation d'Airbus, ils sont en train de voir avec les compagnies, celles qui annulent ou décalent les commandes, en fonction il faudra s'adapter."
Aucune suppression de poste n'est envisagée par la direction. Certains intérimaires n'ont cependant pas vu leur contrat renouvelé. "Ce qui est certain c'est que les prestataires et la sous-traitance vont trinquer également", déplore Dany Devaux. Au total, plus de 2000 personnes travaillent sur le site de Méaulte.