Depuis mardi, la commune d’Etinehem-Méricourt dans la Somme propose à ses habitants de plus de 60 ans de faire leurs courses et d’aller chercher leurs médicaments. Le maire et 4 conseillers municipaux assurent bénévolement ce service.
Au lendemain des annonces du Président de la République, le maire d’Etinehem-Méricourt Franck Beauvarlet et les conseillers municipaux ont distribué dans les boîtes aux lettres de leurs administrés un courrier rappelant les mesures de confinement ainsi qu’un autre à destination des plus de 60 ans et des personnes handicapées pour proposer leur aide : "Afin de vous protéger un maximum, la commune a mis en place un système d’entraide pour vos courses ou vos médicaments. Ne vous déplacez pas. Contactez les personnes ci-dessous".
Sur les 650 habitants de la commune, environ 120 sont concernés. Ils peuvent donc joindre le maire ou quatre conseillers municipaux et passer commande.
"On va faire les courses à Albert, ou Bray-sur-Somme, en fonction de l’endroit où les gens ont leurs habitudes, pour pouvoir leur ramener les produits qu’ils demandent. C’est important pour les personnes âgées les habitudes. Ce service permet aussi de maintenir un lien social", indique le maire.
Camille Teirlynck, 25 ans, nouvelle conseillère municipale élue dimanche 15 mars, comme le reste de l’équipe au 1er tour, n’a pas hésité à s’engager dans cette démarche: "Je vis avec ma grand-mère et je vois bien l’inquiétude que cette situation peut générer chez les personnes âgées. Avant même que cette initiative soit mise en place, je m’étais portée volontaire car c’est important de protéger nos aînés, d’éviter qu’ils soient exposés au coronavirus, et j’ai pensé à toutes ces personnes qui, en plus, allaient se retrouver seules".
Une initiative qui rassure
Martine a fait appel à Camille pour aller faire ses courses : des légumes, des fruits, des yaourts et de l’eau. "C’est une bonne idée, ça nous évite d’être contaminés, de contaminer les autres et de faire la queue au supermarché. À un certain âge, il vaut mieux éviter. Sans ce service, j’aurais dû y aller moi-même", explique-t-elle, un peu inquiète aussi pour l’avenir. " J’ai deux petites filles, d’habitude je vais les chercher à l’école, je les garde, là je ne les vois plus".Préserver le lien social
C’est aussi pour rompre cette solitude que Camille et les autres membres de l’équipe ont proposé leurs services. Si depuis deux jours, ils n’ont eu que quelques demandes, ils seront sans doute de plus en plus sollicités dans les jours à venir. "Nous allons aussi nous organiser entre nous pour centraliser les commandes des habitants que nous recevrons tous les cinq, pour limiter nous aussi les déplacements", précise Camille.
Aujourd’hui, personne ne sait combien de temps la situation va durer mais la jeune conseillère municipale mise sur une chose : "C’est grâce à la solidarité que nous allons pouvoir nous sortir de cette situation. S’il n’y a pas de solidarité, on ne s’en sortira jamais".