Crise de l'aéronautique à Albert : le plan social d'AAA signé par la direction et les syndicats

Ce vendredi 16 octobre, représentants du personnel et de la direction de l'entreprise AAA se sont réunis pour signer un plan social controversé. Dans une lettre commune, trois élus des Hauts-de-France s'indignent de ce plan et appellent l'État à intervenir.

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Julien Da'Rolt est dépité, en sortant de la réunion organisée ce vendredi 16 octobre entre les salariés et la direction de l'entreprise Assistance aéronautique et aérospatiale (AAA) de Méaulte. Le représentant syndical CFDT n'est pas parvenu à empêcher la signature du controversé Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), approuvé par FO et la CFE-CGC. "Chacun prendra ses responsabilités, soupire-t-il. Sur Méaulte, on est 128 salariés condamnés à la précarité d'ici peu et ça nous fait de la peine pour nos collègues."
 

"Aussi bas, c'est du jamais vu"

Dans le PSE posé ce vendredi sur la table, les salariés licenciés se voient proposer un congé de reclassement de six mois à 70 % du salaire. "C'est trop peu, poursuit le syndicaliste. Il va nous falloir du temps pour faire le deuil de notre emploi, de notre environnement de travail, et pour réfléchir à un nouveau projet professionnel et des formations."

Désormais, le dossier est dans les mains de la Direccte, qui statuera sur l'homologation - ou non - du PSE. "On espère qu'elle va relever les points négatifs que nous avons remarqué, explique Julien Da'Rolt. On va continuer à se battre parce qu'on a encore des arguments et des choses à faire entendre."
 
Sur les sept sites que compte le constructeur aéronautique en France, 567 emplois doivent être supprimés, et le site samarien n'est pas épargné, loin de là. À de nombreuses reprises, les salariés ont fait entendre leur mécontentement par diverses actions et blocages menées sur le site de Méaulte, où se trouvent également l'usine Stelia et plusieurs autres sous-traitants.
 

L'État appelé en renfort

Dans une lettre ouverte, trois élus d'horizons habituellement opposés (François Ruffin, Xavier Bertrand et Stéphane Demilly) unissent leur voix pour appeler le ministère de l'Économie à prendre ses responsabilités et passer "de la parole aux actes". Ils demandent à l'État, premier actionnaire d'Airbus, de négocier auprès de la direction de l'entreprise AAA l'équivalent d'un contrat de sécurisation, soit "12 mois de reclassement à 75 %".
   
Depuis le début de la crise sanitaire, le secteur de l'aéronautique se trouve en grande difficulté. À commencer par Stelia, chez qui les cadences ont chuté drastiquement. Alors pour compenser cette baisse d'activité conséquente, l'entreprise a repris à sa charge ce qu'elle sous-traitait auparavant auprès des entreprises voisines - Figeac, Simra et AAA - condamnées à s'adapter ou sauter comme des fusibles.
 
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