"Aussi bas, c'est du jamais vu"
Dans le PSE posé ce vendredi sur la table, les salariés licenciés se voient proposer un congé de reclassement de six mois à 70 % du salaire. "C'est trop peu, poursuit le syndicaliste. Il va nous falloir du temps pour faire le deuil de notre emploi, de notre environnement de travail, et pour réfléchir à un nouveau projet professionnel et des formations."Désormais, le dossier est dans les mains de la Direccte, qui statuera sur l'homologation - ou non - du PSE. "On espère qu'elle va relever les points négatifs que nous avons remarqué, explique Julien Da'Rolt. On va continuer à se battre parce qu'on a encore des arguments et des choses à faire entendre."
Sur les sept sites que compte le constructeur aéronautique en France, 567 emplois doivent être supprimés, et le site samarien n'est pas épargné, loin de là. À de nombreuses reprises, les salariés ont fait entendre leur mécontentement par diverses actions et blocages menées sur le site de Méaulte, où se trouvent également l'usine Stelia et plusieurs autres sous-traitants.
L'État appelé en renfort
Dans une lettre ouverte, trois élus d'horizons habituellement opposés (François Ruffin, Xavier Bertrand et Stéphane Demilly) unissent leur voix pour appeler le ministère de l'Économie à prendre ses responsabilités et passer "de la parole aux actes". Ils demandent à l'État, premier actionnaire d'Airbus, de négocier auprès de la direction de l'entreprise AAA l'équivalent d'un contrat de sécurisation, soit "12 mois de reclassement à 75 %".Plan social chez les sous-traitants de l’aéronautique : alors qu'il débloque 15 milliards pour la filière, l’Etat doit prendre ses responsabilités. Communiqué commun avec Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France et Stéphane Demilly, sénateur de la Somme. pic.twitter.com/UQdVNFc7Rg
— François Ruffin (@Francois_Ruffin) October 15, 2020
Depuis le début de la crise sanitaire, le secteur de l'aéronautique se trouve en grande difficulté. À commencer par Stelia, chez qui les cadences ont chuté drastiquement. Alors pour compenser cette baisse d'activité conséquente, l'entreprise a repris à sa charge ce qu'elle sous-traitait auparavant auprès des entreprises voisines - Figeac, Simra et AAA - condamnées à s'adapter ou sauter comme des fusibles.