Fermé depuis le 16 avril après deux décisions de justice comme les 5 autres entrepôts Amazon, le site de Boves dans la Somme va reprendre progressivement son activité : direction et syndicats ont trouvé un accord.
"Oui oui, Boves rouvre le 19 mai." Jérémy Morand, représentant de la CGT sur le site Amazon situé dans la Somme, confirme la reprise progressive de l’activité dans l’entrepôt. Amazon a finalement conclu un accord avec ses partenaires sociaux pour rouvrir "en toute sécurité et progressivement" ses 6 entrepôts en France, fermés depuis le 16 avril en plein épidémie de coronavirus à la suite de deux décisions de justice.
Volontariat et effectif réduit
"Ça se fait sur la base du volontariat et dans la limite de 50% des effectifs, explique Jérémy Morand. Actuellement, on est à peu près 600 à Boves. Certains salariés devaient reprendre le travail. Ils n’avaient déjà pas compris pourquoi on avait dû arrêter alors que d’autres sites de vente en ligne continuaient. On verra le 19 combien il y a de volontaires." Des mesures incitatives devraient être proposées aux salariés par la direction. La reprise de l’activité pleine doit être décidée lundi 18 mai lors de comités sociaux et économiques.Depuis, direction et syndicats ont travaillé ensemble pour mettre en place des mesures d’hygiènes et de sécurité. "On est pas mal de ce côté-là, reconnaît Jérémy Morand. La médecine du travail a été impliquée dans la mise en place de ce plan de sécurité sanitaire. Mais on aurait aimé avoir son rapport avant la reprise. On est également censés avoir le retour d’un expert mais on n’a toujours rien."
Payés 100%
Les six entrepôts d'Amazon en France sont fermés depuis le 16 avril, après deux jugements enjoignant à l'entreprise de procéder à une évaluation des risques liés au coronavirus avec les représentants du personnel. Le géant du commerce en ligne avait jugé impossible de se plier à cette contrainte sans risquer d'infraction. Amazon avait préféré fermer ses entrepôts. Des fermetures qui n'auront pas d'incidence sur l'activité des sites : "À Boves, on va reprendre sans avoir de commandes en retard, détaille Jérémy Morand. Au lieu de partir de chez nous, elles partaient d'ailleurs en Europe."À la question de savoir si lui va retourner travailler, Jérémy Morand est catégorique : "tant que je n’ai pas ce rapport de l’expert, je ne reprends pas mon poste. Je veux être sûr que ce qu’on a fait est bien et garantit la sécurité des salariés du site de Boves. Donc non, le 19, je ne serai pas volontaire."
Et financièrement, comme ça va se passer s’il ne veut pas reprendre le travail ? "La direction a dit que les non-volontaires, restent payés à 100%. De toute façon, c’est dans la limite de 50% des effectifs."
Avant le 19 mai et la reprise, les salariés des entrepôts restaient payés à 100% par l'entreprise, le gouvernement français ayant refusé de les prendre en charge au titre du chômage partiel. L’exécutif estimait en effet que la situation ne résultait pas de la crise du Covid-19 mais d'une injonction de justice.