3 mois de prison avec sursis pour l'agression d'un jeune arbitre lors d'un match du RC Salouël-Saleux : "on n'a pas eu d'excuses, c'est dommage"

Une mère et son fils étaient jugées au tribunal correctionnel d'Amiens pour avoir roué de coups un arbitre lors d'un match de football entre le RC Salouël-Saleux et Albert. La mère écope de trois mois de prison avec sursis et le fils d'un stage de citoyenneté.

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Les faits se sont déroulés le 2 avril dernier, à l'issue d'un match de foot U17 qui opposait le RC Salouël-Saleux à l'USOAAS d'Albert. Mécontente d'un carton rouge donnée à son fils, une maman avait giflé Théo, l'arbitre, âgé de 18 ans. Le joueur, mineur, et son grand frère, majeur, l'ont ensuite fait tomber et frappé. L'agression s'était soldée par un jour d'ITT pour Théo.

Une mère et son fils à la barre

Les deux mineurs mis en cause avait fait l'objet d'une mesure éducative. Mais ce jeudi 23 juin, le tribunal correctionnel a condamné la maman à trois mois de prison avec sursis pour violences volontaires. Son fils, le grand frère du joueur, devra quant à lui effectuer un stage de citoyenneté. 

"La première victoire pour le corps arbitral, c'était de se retrouver au tribunal pour cette agression. Ça s'est bien passé, c'était une audience un peu particulière, avec Théo qui a 18 ans, l'auteur des faits qui a le même âge, et la mère à la barre également, raconte Emmanuel Firmin, président de l'Union nationale des arbitres de football (Unaf) et représentant du district, qui a assisté au procès. 

S'il assure que Théo a vécu l'audience "comme un soulagement de voir qu'une réponse pénale a pu être apportée", il regrette que les auteurs des faits ne lui aient pas présenté d'excuses. 

On n'a pas vraiment eu les réponses qu'on attendait, et on n'a pas eu d'excuses, c'est dommage. J'aurais aimé qu'il y en ait. Il faut bien avoir en tête le retentissement physique et moral de ce que Théo a subi.

Emmanuel Firmin, président de l'Union national des arbitres de football

L'Unaf fait appel 

Si Emmanuel Firmin se dit satisfait des peines, il a tout de même décidé de faire appel au nom de l'Unaf. "C'est plutôt sur la question des dommages et intérêts que nous souhaitons faire appel. Théo a obtenu 600 euros et l'Unaf 300. J'aurais préféré que l'Unaf n'ait qu'un euro à titre symbolique et que Théo bénéficie de la totalité des dommages et intérêts", précise-t-il. 

Il souligne néanmoins l'importance symbolique de cette affaire. "Tant mieux si ça peut réveiller les consciences. Être arbitre, c'est extrêmement compliqué en ce moment. Je rappelle sur un terrain de foot, on est tout seul au milieu de 22 joueurs, on prend des décisions qui ne sont pas toujours acceptées, mais ça doit rester un endroit de détente et de loisirs. La violence n'a pas sa place sur un terrain de football."

À noter que la commission de discipline du district de foot de la Somme avait lourdement sanctionné le joueur, qui est interdit de joueur en club pendant 24 ans.

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