Pendant le confinement, l'association amiénoise Chathuttes a dû suspendre ses activités auprès des chats errants. Sa présidente s'inquiète aujourd'hui d'un afflux de chatons tel que ses bénévoles peinent à les prendre en charge.
Avec le déconfinement, Chathuttes a repris sa mission de gestion des chats errants à Amiens et déjà, ses bénévoles sont débordés. Depuis 2003, l’association intervient dans une quinzaine de quartiers d’Amiens. Elle identifie et stérilise les félidés à la rue pour leur laisser vivre une vie de « chats libres » tout en évitant leur prolifération. Pendant deux mois, elle a dû cesser ses activités, et en observe à présent les conséquences.
« On est en train de récupérer des chatons qui sont dehors en grande, grande quantité, constate Caroline Verlinde, sa présidente. Il y a beaucoup chattes qui ont mis bas dès mars-avril. Là, les chatons vont sur leurs deux mois, voire plus. Il y a beaucoup d’endroits où il y a des chatons qu’on aurait pu récupérer sur une période plus étalée, voire on aurait stérilisé les mères avant qu’elles mettent bas. Et on n’a pas pu le faire à cause du confinement. »
En temps normal, l’association recueille les petits et les chats issus d’abandons, inadaptés à la vie sauvage. Avant de pouvoir les proposer à l’adoption, ils sont placés en quarantaine pendant au moins quinze jours, temps nécessaire pour s’assurer qu’ils ne sont pas porteurs de maladies transmissibles aux autres animaux. Comme l’association ne dispose pas de locaux, ce confinement félin se fait chez des bénévoles.
« Il faut bien une pièce à l’écart des autres animaux et des conditions d’hygiène importantes pour éviter de véhiculer un virus », cite Caroline Verlinde, qui précise : « ça implique de changer de vêtements, ou de mettre une blouse, et de bien se laver les mains et les pieds avec du gel hydro-alcoolique en sortant de la pièce. » A l’issue de cette phase, les chats sont placés en famille d’accueil avant de pouvoir trouver un véritable foyer.
Mais face à l’afflux, la place et les bonnes volontés manquent, et l'association est contrainte de ne gérer que les urgences. « On va devoir accepter de laisser des chatons grandir dehors, qui ne rentreront pas et qui seront sauvages, se désole Caroline Verlinde. On les stérilisera plus tard, mais ils n’auront pas la chance d’avoir un foyer. Parce qu’on est appelés pour d’autres chatons, qui sont en très mauvaise santé. Et si on les laisse dehors, eux, c’est la mort assurée. »
▶ Les coordonnées pour joindre l'association et se proposer comme famille d'accueil sont disponibles sur son site ou sa page Facebook.