Après avoir tenté le pari de l'électrique pour son réseau de bus, la métropole amiénoise a fait un autre choix cette semaine au conseil d'agglomération. Pour renouveler sa flotte de véhicules thermiques, elle s'oriente vers des bus roulant au biogaz pour 2023.
Les bus électriques Nemo prennent en charge 60% des trajets collectifs à Amiens mais 3 ans après leur mise en service, les bus électriques ne font toujours pas l'unanimité parmi les usagers : "niveau écologie c'est intéressant, mais mon fils le prend pour aller à l'université et de temps en temps, il n'a pas son bus car c'est en panne", déplore un père de famille, tandis qu'une autre utilisatrice reconnait qu'elle "préférait les anciens".
Sur les réseaux sociaux aussi, les plaintes se font ressentir : "le naufrage se poursuit", peut-on lire dans un tweet d'un élu socialiste amiénois, face à une panne de bus.
1 bus électrique en réparation chaque semaine
Après le diesel et l'électrique, la métropole d'Amiens jette son dévolu sur le biogaz. Elle prépare une commande de 8 à 10 bus avec une livraison prévue pour 2023. Le but est de remplacer non pas les bus Nemo mais ceux roulant au gazoil, plus vieillissants. Et surtout, de ne pas remiser dans l'immédiat sur l'électrique, qui manque encore de fiabilité. En effet, à Amiens, un bus électrique se retrouve en réparation chaque semaine, selon la métropole.
Un choix de la métropole déjà décrié par l'opposition. "Nous n'avons obtenu aucune donnée financière et technique donc aujourd'hui, donner un avis sur cette décision est difficile", nous rapporte le conseiller communautaire Vincent Melnisancot (DVD).
"Le bus à haut niveau de service que l'équipe Fouré-Gest s'est précipitée à mettre en place juste avant l'élection municipale est un fiasco. Ce sont les habitants de la métropole qui trinquent, notamment par leurs impôts", dénonce quant à elle Evelyne Becker, conseillère LFI.
Avec le biogaz cette fois la métropole ne prend pas de risque avec une technologie mieux maîtrisée et un prix plus accessible : 260 000 euros le bus contre 400 000 euros pour un bus électrique.
"Nous avons fait le choix d'une motorisation fiable"
"On n'a jamais caché qu'on avait choisi l'innovation avec le bus électrique et qu'on avait quelques soucis, admet Alain Gest, président Les Républicains d'Amiens Métropole. Mais en ce qui concerne les autres bus à acheter, nous avons fait le choix d'une motorisation et d'une technologie fiables et beaucoup moins chères".
Et "de façon à être plus performant sur le maintien des horaires, de la périodicité des passages de bus", l'agglomération n'exclut pas de maintenir sa flotte en rachetant également des bus diesel d'occasion, "à des prix extrêmement modiques" à la région Ile-de-France.
La métropole s'apprête à commander entre 8 et 10 bus au biogaz. La première livraison aura lieu en 2023.