Onze personnes ont été placées en garde à vue et cinq déférées devant la justice suite aux débordements en marge de la manifestation des Gilets jaunes à Amiens, le samedi 25 mai 2019. Les vitrines de plusieurs commerces ainsi que du mobilier urbain ont été dégradés.
Ils avaient prémédité leur action. Pour la 28e manifestation des Gilets jaunes à Amiens, des casseurs infiltrés se sont mêlés à la foule pour affronter les forces de l'ordre au niveau de la gare, avant de s'en prendre à plusieurs enseignes et au mobilier urbain aux alentours. Les forces de l'ordre, qui ont fait usage de lacrymogènes, ont procédé à une centaine d'interpellations.
Onze personnes étaient encore en garde à vue dans la matinée 26 mai; deux ont été levées dans l'après-midi, dont un mineur de 15 ans qui comparaîtra devant un juge pour enfants. Cinq personnes seront déférées devant le juge d'instruction le 27 mai et seront convoquées en comparution immédiate dans l'après-midi.
Ils devront répondre aux chefs d'accusation de "dissimulation du visage dans les manifestations", de "dégradations en réunion" et de jets de projectiles à l'encontre des forces de l'ordre. Les quatre derniers feront l'objet d'un procès verbal et d'une demande de contrôle judiciaire.
Des vitrines de commerces dégradés
Le lendemain, la rue Jules-Barni a retrouvé son calme, mais garde les stigmates d'une après-midi de dégradations. "Ils avaient des cailloux dans la main. Vous pensez que c'était pour faire quoi ? interpelle une riveraine. "Je comprends les revendications, mais ça discrédite tout, lorsqu'il y a des fractures, des dégradations," lance une autre passante.Sur l'axe reliant la gare d'Amiens à Longueau (Somme), les vitrines de deux enseignes bancaires, deux d'assurances et d'une auto-école ont été dégradées. Les autres commerces environnants ont eux aussi subi le passage du cortège. "Les clients étaient dehors pour aller voir ce qu'il se passait. Je les ai fait rentrer pour les mettre plus ou moins en sécurité. Mais ça a été un peu compliqué, confie David Delaine, gérant du restaurant La Clé des champ, avant d'énumérer : Ils ont cassé mes escaliers, ils ont jeté une pierre à l'étage dans mon logement."
Plusieurs enseignes ont déjà installé des plaques en bois sur leurs vitrines avant les prochaines réparations. Dès la fin des manifestations le soir-même, les services de la mairie ont procédé au nettoyage de la voie publique. "On avait eu quelques dégâts en décembre, là c'est un peu plus limité : on a eu deux abribus abîmés, un peu de mobilier urbain. Mais c'est toujours trop," souligne Dominique Fiatte, directeur général des services à la Mairie d'Amiens. La mairie a annoncé porter plainte pour les dégradations et fournira les images de ses vidéos surveillances à la police.