Deux semaines après les inondations meurtrières à Verviers en Belgique, 5 experts de la fondation architectes de l'urgence sont sur les lieux de la catastrophe. Objectif, déterminer au plus vite si les bâtiments touchés et inoccupés vont pouvoir être réutilisés par la population.
La Vesdre a regagné son lit. Mais le long de la rivière qui traverse la commune de Verviers en Belgique, les stigmates des inondations meurtrières sont toujours visibles. "C'est assez impressionnant !" Patrick Coulombel est pourtant habitué aux catastrophes. Avec son équipe, le directeur de la fondation "Architectes de l'urgence" basée à Amiens est à pied d'œuvre depuis 48 heures.
Les dégâts causés par les inondations historiques des 14 et 15 juillet sont considérables. On a compté jusqu'à plus de deux mètres d'eau dans les rues de Verviers. Sous des pluies exceptionnelles, la rivière était comme un torrent de boues, emportant tout sur son passage. Les conséquences sont terribles : une vingtaine de victimes sur la région, des dizaines de voitures emportées et 1 800 personnes évacuées.
Aujourd'hui encore, partout dans les rues dévastées, des débris. "Je suis actuellement dans une maison où l'eau est montée jusqu'au plancher du premier étage, à 3 mètres 50 de hauteur, imaginez ! Heureusement ses habitants ont pu se réfugier au dessus." Patrick Coulombel observe avec attention l'état du sol en bois, les murs. A ses côtés 4 autres experts architectes et ingénieurs, vérifient toutes les habitations le long de la rivière. La fondation des architectes de l'urgence est en Belgique à la demande de l'Agence de Développement pour la Province de Liège (SPI).
Il y a entre 100 et 150 habitations dangereuses, certains bâtiments sont toujours inaccessibles.
Avec l'aide des services technique de la ville, la priorité de Patrick Coulombel est d'évaluer les structures. "Il y a entre 100 et 150 habitations dangereuses, certains bâtiments sont toujours inaccessibles", précise-t-il. Selon son évaluation près de 15 000 personnes ont été affectées par les inondations à Verviers, soit 5 000 logements environ. Il faut donc déterminer ceux qui pourront être réutilisés rapidement.
Les travaux commencent chez les habitants sinistrés. Bekka Hennach, un riverain touché par les inondations, explique à une équipe de France Télévisions : "la ville a tout fait pour tout ramasser. Ils sont venus avec leurs bulldozers. Chaque grappin qu'ils ont pris de nos affaires, ils prenaient un bout de nos tripes. On n'oubliera jamais, ça va rester un mauvais souvenir malheureusement."
Deux semaines après la catastrophe, l'immense majorité des sinistrés est à l'ouvrage pour nettoyer et le relogement des familles est en cours. Mais la réintégration des logements doit aussi attendre que les bâtiments sèchent, en particulier tous les rez-de-chaussée. Il faut enfin gérer les déclarations aux assurances, comme à chaque fois.
Architectes de l’urgence estime que le logement temporaire dans des solutions transitoires, type containers ou mobil home sur des terrains à adapter pour l'occasion, ne sont pas nécessaires. Le parc immobilier local est en capacité de subvenir au relogement, même si ce sera parfois spartiate.
Le temps de la reconstruction est venu et il se compte sur les mois à venir. La mission des experts architectes de l'urgence, elle, s'achèvera d'ici quelques jours. Il est possible de soutenir leur action tout au long de l'année.
La raison d'être de la fondation, c'est d'agir sur le terrain pour reconstruire les habitats et les infrastructures essentielles. A Verviers, comme avant à Beyrouth ou dans la province d'Artsakh en Arménie, la priorité est de permettre aux populations sinistrées de retrouver des conditions de vie décentes dans les meilleurs délais.