"C'est un vaccin comme un autre", les soignants du CHU d'Amiens plutôt favorables à la vaccination obligatoire

Emmanuel Macron l’a annoncé lundi 12 juillet, tous les soignants devront obligatoirement être vaccinés contre la Covid-19 d’ici le 15 septembre. Une annonce plutôt bien accueillie au sein du CHU Amiens-Picardie, même si les sanctions prévues dérangent.

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Être vacciné ou ne plus pouvoir travailler d’ici le 15 septembre. C’est l’ultimatum posé aux personnels des établissements de santé par Emmanuel Macron lors de son allocution lundi 12 juillet. Une annonce saluée par plusieurs organisations professionnelles à l'instar de Patrick Chamboredon, président de l'Ordre national des infirmiers, qui estime dans un communiqué que "ces décisions vont dans le bon sens". Pour Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France, "c'est un devoir et une responsabilité vis-à-vis des plus fragiles".

Au CHU d’Amiens, dans un contexte de recrudescence des contaminations au variant Delta, cette obligation est vue comme nécessaire. La forme, néanmoins, dérange.

Un vaccin obligatoire parmi tant d’autres

"La santé publique, c’est prendre soin des autres avant tout. Ce sont ces valeurs qui m’ont fait choisir cette profession donc pour moi, c’est normal que les soignants se vaccinent". Hugo est étudiant infirmier au CHU d’Amiens. À 22 ans, il est totalement vacciné. Pour le jeune homme, cette mesure est plus qu’importante : "Si on veut prétendre prendre soin des patients et le faire correctement, le vaccin contre la Covid est aussi nécessaire que le vaccin contre l’hépatite B ou la grippe."

Si l’aspect obligatoire de la vaccination le "gêne", il relativise

On a des vaccins obligatoires pour rentrer à l’IFSI (Institut de Formation en Soins Infirmiers) également. Le vaccin anti-Covid c’est un vaccin parmi tant d’autres et il n’y a pas de distinction à faire sous prétexte que la Covid s’est installé récemment parmi nous.

Hugo, étudiant infirmier au CHU d'Amiens

 

Hugo évoque également les moyens mis en œuvre par le CHU d’Amiens pour vacciner "le plus rapidement possible" le personnel, et ce, depuis l’ouverture le 15 mai de la vaccination au moins de 50 ans. "Tout le monde a pu se faire vacciner en temps et en heure. On prenait rendez-vous sur l’intranet auprès du service de santé au travail, je n’ai eu aucune difficulté à m’y inscrire".

Cette opinion favorable, le jeune homme dit la partager avec ses camarades : "Au début, on a tous eu nos doutes, mais notre priorité, c’est de ne pas mettre en danger nos patients et nos proches et globalement, on a tous la même façon de penser."

Le sentiment d’être pointés du doigt

Côté syndicats, on évoque également un personnel hospitalier plutôt favorable à l’idée de se faire vacciner. Cependant, l’ultimatum et les sanctions promises aux récalcitrants, choquent. "Il y a eu d’autres vaccins qui sont devenus obligatoires pour contrer des épidémies, nous ne sommes pas contre la vaccination, mais c’est la forme qui est plutôt dérangeante", explique Christine Quillet, secrétaire générale CGT au CHU Amiens-Picardie. 

Selon le syndicat, à la fin juin, le CHU d’Amiens comptait 6377 primo vaccinés et 4934 ayant reçu deux doses. Par ailleurs, 91 % des professionnels de santé au niveau national sont vaccinés selon les données de Santé publique France.

Nous ne sommes pas loin des 8000 au CHU d’Amiens, en comptant tous les agents hospitaliers, y compris le personnel non-médical et les étudiants paramédicaux. Cela sous-entend que les hospitaliers ne sont pas si réticents que ça a la vaccination. Donc, pourquoi nous faire passer pour les boucs émissaires ?

Christine Quillet, secrétaire générale CGT au CHU d'Amiens

La secrétaire générale estime en effet que les soignants sont pointés du doigt par le gouvernement et qu’ils sont considérés comme les principaux vecteurs de la maladie : "Au début de la crise sanitaire, nous étions des pestiférés, on était soi-disant ceux qui allaient transmettre le virus, car nous n’avions pas le matériel nécessaire, nous manquions cruellement de blouses et de masques. Depuis que nous avons suffisamment de matériel à disposition, on prend les mesures nécessaires pour ne pas se contaminer ni contaminer les autres."

Les sanctions prévues sont alors considérées comme "indécentes" au regard des conditions de travail déjà difficiles. Pour rappel, le ministre de la Santé Olivier Véran a déclaré que les soignants non vaccinés ne travailleraient plus et ne seraient plus payés d’ici le 15 septembre. 

"Ça fait des années qu’il y a des démissions et avec la crise sanitaire ça ne s’arrange pas. Les conditions de travail faute d’effectifs sont de plus en plus difficiles, ces annonces ne feront qu’accentuer le malaise à l’hôpital", conclut Christine Quillet.

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