Christelle Doisy et son ex-mari Frédéric Descours étaient accusés de 42 délits, dont de l'escroquerie, mais aussi de la traite d'être humain. Après deux jours de procès au tribunal d'Amiens, ils ont été condamnés le 13 septembre 2024 respectivement à 7 ans ferme et cinq ans, dont trois aménageables.
Les réquisitions du procureur de la République d'Amiens ont été suivies par le tribunal pour Christelle Doisy, qui écope de 7 ans de prison, ce vendredi 13 septembre 2024. Son ex-mari, Frédéric Descours, est condamné à cinq ans de prison, dont trois ferme, qui sont aménageables.
"Ce délibéré est un soulagement pour moi et pour la famille", lance Me Bricout, avocate de Lauranne M. Elle souligne la "reconnaissance de la responsabilité pleine et entière de Monsieur Descours", qui affirmait avoir été manipulé par son ex-femme. "On ne peut pas parler de victoire dans ces circonstances, mais c'est un soulagement pour mes clients qui vont pouvoir, ils m'ont dit, tourner la page".
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"Un signal fort"
Pour Me Delarue, l'avocat de Christelle Doisy, ce "verdict de culpabilité" était attendu puisque les faits n'étaient pas contestés. "Madame Doisy paie ses antécédents judiciaires pour avoir été condamnée à de multiples reprises à des faits de cette nature. Il arrive un moment où les juridictions correctionnelles ne peuvent pas faire autre chose que d'envoyer un signal fort".
Son ex-mari, Frédéric Descours, "n'avait jusqu'à présent, et d'ailleurs encore aujourd'hui puisqu'il peut faire appel, pas de casier judiciaire et aucun antécédent", explique Me Delarue, l'avocat de Christelle Doisy. C'est pourquoi la justice "se montre d'une rigueur tout autre selon que la personne soit là pour la première fois ou pas", poursuit-il.
De plus, l'accusé, libre depuis 2017, respectait son contrôle judiciaire. "La justice lui donne des interdictions et des obligations, il sait les respecter, ce qui justifie qu'il ait écopé d'une peine mixte qui contienne à la fois une peine ferme, qu'il a en partie exécutée en détention et qu'il pourrait finir d'exécuter par un bracelet électronique ou quelque chose de cet ordre".
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"On se laisse encore un peu de réflexion" pour envisager un appel
Face à la décision de justice, l'accusé a "forcément une réaction de déception, puisque nous clamons son innocence depuis le début de cette procédure", note Me Maallaoui, avocat de Frédéric Descours. Mais finalement, "nous voyons que nous ne sommes pas entendus sur notre discours tenu de manière cohérente depuis le début", regrette-t-il.
Me Maallaoui, souligne que "le tribunal a quand même pris le temps de détricoter toute la chronologie". Désormais, lui et son client vont réfléchir à "interjeter appel ou pas de la peine prononcée". Actuellement "à chaud", ils se laissent "encore un peu de réflexion pour essayer d'envisager cela".
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De son côté, Me Delarue a "indiqué à Madame Doisy que ce n'était pas forcément dans son intérêt d'interjeter appel de cette condamnation". Les accusés disposent de dix jours pour faire appel auprès du tribunal.
Avec Gontran Giraudeau / FTV