Un chercheur de l'Université Jules Verne Picardie à la tête d'une étude sur les migrations d'animaux

Chercheur au CNRS hebergé à l'Université Jules Verne Picardie à Amiens, Jonathan Lenoir a dirigé une étude portant sur la migration des animaux vers les pôles due au réchauffement climatique. Un phénomène plus rapide dans les mers que sur terre. 

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Les espèces marines se déplacent de 6 kilomètres par an vers les pôles. C'est ce que révèle une étude publiée le 25 mai dans la revue Nature Ecology & Evolution. Une étude menée par un groupe de sept chercheurs du CNRS. Parmis eux Jonathan Lenoir, chercheur au Laboratoire écologie et dynamique des systèmes anthropisés (EDYSAN) de l'Université Picardie Jules Verne à Amiens. 

Une base de donnée recensant 12.000 espèces

Cette étude a été lancée il y a six ans, sur la base de travaux réalisés par Jonathan Lenoir, Elise Comte et Gaël Grenouillet, les deux derniers étants rattachés à l'Université de Toulouse. Après avoir mis leur travail en commun, les trois chercheurs ont créé une base de donnée géoréférencée, qui recense l'ensemble des déplacements de plus de 12.000 espèces. Une base de donnée en libre accès, pour que la communauté scientifique se l'approprie et puisse étudier les données. 

Des espèces s'adaptent mieux au réchauffement climatique

En analysant les déplacements des espèces, les chercheurs ont observé qu'ils étaient liés au déplacement des isothermes, des lignes fictives où la température reste constante. Avec le réchauffement climatique, ces isothermes ont tendance à se rapprocher des pôles... et entraîne les animaux avec eux. 

"Certaines espèces ont une niche climatique assez large. C'est à dire qu'elles peuvent facilement s'adapter à des variations de températures. C'est le cas de l'homme et de la plupart des mammifères. On les appelle les endothermes", détaille d'un ton professoral Jonathan Lenoir au téléphone. D'autres espèces, rajoute-t-il, sont plus dépendante de la température extérieure. Elles ont des niches climatiques étroites. Si la température change trop, elles seront obligées de se déplacer. On les appelle les ectothermes". 

L'impact de l'activité humaine

L'étude relève aussi qu'en une année, les espèces marines migrent de 6 kilomètres vers les pôles. Contre seulement 1,1 kilomètre par an pour les espèces terrestres. "Cette observation s'explique déjà parce qu'une grande partie des organismes marins sont des ectothermes, donc ils ont besoin de se déplacer pour survivre, explique le chercheur du CNRS. Si on augmente la température de l’eau d'un degré le ressenti plus vite que dans l’air. Donc les animaux marins vont ressentir plus vite le réchauffement climatique". De leur côté, les espèces terrestres vont plutôt utiliser la stratégie de l'adaptation. "Elles font surtout face à l'activité humaine qui a un réel impact. L'urbanisation, la construction des routes fragmentent les habitats naturels et donc ralentissent les déplacements des espèces". 

Dans l'immédiat, ces espèces ne sont pas encore menacées d'extinction. Mais à termes, Jonathan Lenoir craint que la marge de tolérance thermique soit dépassée un jour, "les espèces se retrouveraient prises au piège", prédit-il. 

Vers la fin de la pêche à la morue ?

En Picardie aussi, on pourrait très vite ressentir les effets de ces migrations. Les côtes des Hauts-de-France sont réputées pour la pêche à la morue. Pour Jonathan Lenoir, "Il faut s’attendre à un changement des ressources. Peut-être que ça sera d’autres espèces. Tous ces gens qui travaillent dans la pêche vont devoir s’adapter et devront pêcher d’autre poisson". Il est probable qu'il ne soit plus possible de pêcher la morue d'ici quelques années en Picardie. Mais le chercheur met en garde : "il ne faut surtout pas freiner les déplacements. Ça serait une double peine car on perdrait cette ressource et on empêcherait aussi nos voisins d’en profiter. On ne perd pas la ressources à l’échelle globale. On va bénéficier d’autres ressources". 


 
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