Depuis le 15 mars dernier, le zoo d'Amiens tourne au ralenti. Sans public et en équipe réduite, les soigneurs assurent les tâches essentielles à la vie quotidienne des animaux, dont le comportement change également.
Eux, au moins, ont pu échapper au confinement : les animaux du zoo d'Amiens se sentent certes un peu seuls depuis la fermeture du parc le 15 mars dernier. Mais ils peuvent toujours profiter à loisir du grand air. Et compter sur leurs soigneurs pour leur apporter leur nourriture quotidienne, de quoi s'occuper ainsi qu'un peu de compagnie.
Légers changements de comportement
Des soigneurs dont les effectifs ont été réduits au minimum, pour respecter au mieux les consignes de sécurité. "Il n'y a plus que l'équipe animalière sur place, explique Laure Garrigues, responsable scientifique du zoo d'Amiens. De sept à huit personnes on est passés à cinq par jour, avec un travail plus solitaire et plus distancé." Sans rien changer au rythme des soins, bien sûr : les animaux disposent de tous ce dont ils ont besoin, comme d'habitude.Mais la disparition du public depuis deux semaines a néanmoins induit quelques changements chez certaines espèces. Les chouettes de l'Oural, en pleine période de reproduction, ont établi leur nid juste devant le grillage à un mètre des visiteurs – quand il y en avait. Du côté des gibbons, la femelle chante moins longtemps le matin. Et pour cause : elle n'a plus besoin de couvrir le brouhaha habituel des scolaires en visite.
Éviter tout risque de transmission
Si la vigilance des soigneurs s'applique à toutes les espèces du zoo, ce sont aux gibbons qu'ils sont le plus attentifs. "On sait que certains types de coronavirus se transmettent aux grand singes, explique une soigneuse. Alors dans le doute, on change plus souvent nos masques et on porte systématiquement des gants pour éviter tout risque de transmission."En attendant la fin du confinement, la vie du zoo suit son cours. Notamment pour les otaries qui, si elles ont été contraintes d'abandonner leurs spectacles, poursuivent l'entraînement. "Ce sont des animaux très curieux, intelligents et sociaux, sourit Laure Garrigues. Elles sont en attente des moments qu'elles vont passer avec les soigneurs et elles ont besoin de stimulation, d'activités et d'interactions."
Anticiper l'après-confinement
Pour l'instant, seules les activités essentielles aux animaux sont maintenues. La construction d'une volière ou encore la pose d'un grillage peuvent attendre. "On va essayer d'anticiper au mieux, projète l’éthologue, mais tout dépendra de la date de réouverture du parc."Il y a quelques semaine, Kourou, un jeune ocelot rejoignait ses parents dans leur environnement extérieur après avoir passé son premier hiver au chaud. Qu'il ne s'habitue toutefois pas trop à l'absence de l'homme car nul doute qu'à la fin du confinement le public sera au rendez-vous pour découvrir ce nouveau venu.