Les écoles de danse sont fermées depuis le mardi 17 mars. À Amiens, certains professeurs donnent des cours en ligne pour continuer à former leurs élèves. Danse du monde, break dance ou chorégraphie avec un fauteuil roulant : les cours s’adressent au plus grand nombre.
Depuis leur salon, Juliette Ettori et Kamil Bousselham enchaînent les chorégraphies. Tous deux professeurs de danse au studio Anne Coury à Amiens, ils publient une à deux leçons par semaine sur Youtube. Break dance pour lui, danse moderne pour elle : le couple diffuse ces chorégraphies en ligne depuis le début du confinement. Certaines vidéos, comme le "tutoriel danse moderne pour 6-7-8 ans" ont déjà été vues plus de 3000 fois.
"On a mis en place des tutoriels pour garder un lien avec nos élèves, on ne voulait pas les laisser à l’abandon, explique Juliette Ettori, 32 ans. Ça permet de se défouler à la maison et ils nous envoient des vidéos pour qu’on les corrige".
À eux deux, Juliette et Kamil forment 450 élèves au studio Anne Coury. Beaucoup se sont mis à suivre les tutoriels en ligne et, surprise, même des internautes inconnus. "À la base, on a fait ça pour nos élèves mais d’autres gens se sont mis à nous suivre, ajoute Juliette. Si on peut permettre à tout le monde de s’y mettre, c’est top !".
Des cours de danse pour tous
Pour ceux qui veulent s’évader pendant le confinement, Lucie Crété propose des chorégraphies de danse du monde. Bollywood, danse orientale, danse tahitienne ou encore samba : près de dix chorégraphies sont disponibles sur sa chaîne youtube.
La danseuse professionnelle, dont l’école "Danse du Monde" est fermée pendant le confinement, envoie aussi chaque jour des cours de danse à ses élèves via les réseaux sociaux. "Ces vidéos sont destinées à mes élèves mais aussi à ceux qui veulent essayer la danse. Je me dis que grâce à ça, il y aura peut-être de nouveaux intéressés lors de la rentrée de septembre".
En plus des danses du monde, Lucie propose aussi des leçons adaptées aux personnes en fauteuil roulant. Habituée à donner des cours dans des structures adaptées, la danseuse propose des chorégraphies qui peuvent se pratiquer en duo, entre un valide et une personne à mobilité réduite. "J’utilise la danse pour rééduquer les personnes handicapées, c’est une médiation par le loisir. Ça permet de de travailler l’estime de soi, de changer le regard des autres et de montrer qu’on peut faire plein de choses même quand on est handicapé".
Lucie a envoyé cette chorégraphie à plusieurs structures qui accueillent des personnes en situation de handicap afin qu'elle soit transmise aux familles. La jeune femme a également donné des "devoirs" à ces élèves, qui doivent lui envoyer des vidéos d'eux en train de danser. "Nous sommes en train de monter un clip sur le thème du confinement, cela remplacera le spectacle de fin d'année" conclut-elle.