Coronavirus : l'épidémiologiste amiénois Maxime Gignon alerte sur le regain de l'épidémie

14 médecins de renom réclament dans une tribune le port du masque obligatoire dans les lieux clos, pour éviter qu'une deuxième vague de contamination au coronavirus Covid-19 déferle sur la France. L'épidémiologiste amiénois Maxime Gignon s'associe à leur démarche. 

#MasquésMaisEnLiberté. C'est sous ce hashtag que de nombreux internautes se rallient à l'appel des 14 médecins signataires d'une tribune réclamant le port obligatoire du masque dans les lieux clos. Ces professionnels de santé de renom regrettent le relâchement des consignes et redoutent une deuxième vague de ce qu'ils qualifient de "plus grande catastrophe sanitaire de notre siècle."

Relâchement des gestes barrière

Maxime Gignon, épidémiologiste au CHU d'Amiens, partage leur avis. Invité sur le plateau de France 3 Picardie, il s'associe au mouvement. "C'est une mesure nécessaire, complémentaire des gestes de prévention qu'on connait depuis plusieurs mois, la distanciation sociale et l'hygiène des mains régulière. (...) Dans des endroits qui sont clos, peu aérés, avec d'autres personnes, on ne maitrise pas forcément la distance avec les autres, c'est important de porter le masque."
 
Voilà des semaines qu'il fait passer le message sur son compte Twitter, espérant une prise de conscience au sein de la population. "Une enquête a montré que la distance sociale baisse étnormément, 15% des gens ne la respectent plus. Et 20% ne respectent plus le port du masques, les embrassades, etc., donc c'est important d'être vigilant." Le résultat de ce relâchement ? Des chiffres de contamination qui repartent à la hausse. "Pour l'instant, on ne le constate pas encore en termes d'afflux de patients, mais il y a des indicateurs qui ont été mis en place pour permettre le déconfinement, et ces indicateurs, suivis par Santé Publique France, nous invitent à la vigilance.", explique-t-il.

Le "facteur R" repart à la hausse

Il évoque notamment le "facteur R", qui correspond au nombre moyen de personnes contaminées par un porteur du virus. "On était à 0,6 à la sortie du confinement, c'est-à-dire qu'il fallait plus d'une personne malade pour en contaminer une nouvelle, et là, on est remonté à plus de 1 au niveau national." Dans son dernier rapport en date du 9 juillet, Santé Publique France évaluait en effet ce taux à 1,05. La semaine précédente, il était de 0,90. Une nette progression en l'espace de quelques jours. Si la région Hauts-de-France n'est pas la plus concernée par ce regain, le taux de 1, considéré comme "seuil de vigilance" par le ministère de la Santé, a tout de même été dépassé. Le seuil d'alerte, qui se situe à un facteur R supérieur à 1,5, a déjà été franchi dans les Pays de la Loire. La Bretagne et la Provence-Alpes-Côte-d'Azur s'en rapproche également dangereusement.

Maxime Gignon, qui et également en charge de la gestion des risques au CHU d'Amiens, iniste sur le fait qu'il faut à tout prix "éviter que le nombre de patients reparte à la hausse". Sur les réseaux sociaux, il rappelle d'ailleurs que les soignants, après une telle crise, ont besoin d'un répit. 
 
Le Premier ministre Jean Castex a affirmé que la question de rendre le port du masque obligatoire dans les lieux clos était "à l'étude". En attendant, les préfets ont la compétence pour prendre cette décision : celui de Seine-Saint-Denis a par exemple pris un arrêté en ce sens. 
 
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