Contre toute logique scientifique, l'épidémie de coronavirus crée une psychose dans le monde et entraîne une discrimination à l'égard de toutes les personnes typées asiatiques. Face à cette forme de racisme, une opération de solidarité se monte à Amiens pour envoyer des masques de protection.
Xiao Han a fait partie de la toute première promotion d'étudiants chinois à Amiens. C'était en l'an 2000.
Aujourd'hui, c'est elle qui est devenue le professeur. Elle enseigne sa langue maternelle à l'université d'Amiens.
Elle n'a jamais rencontré de problème d'intégration en vingt ans et pourtant, depuis quelques semaines, elle a le sentiment étrange d'être mise à l'écart : "J'ai remarqué quelques fois que des personnes changent de trottoir quand elles me voient de loin. Ça ne s'est jamais produit avant. Il y a aussi des gens qui d'habitude me font la bise, j'ai le sentiment qu'ils évitent des contacts avec moi".
Ces comportements irrationnels vont jusqu'à la pousser à se surveiller dans les lieux publics, au point de ne plus oser tousser au restaurant. "J'ai tellement peur de faire peur aux gens".
Élan de solidarité
À Amiens, ce sentiment de rejet est le même chez les commerçants asiatiques. Plusieurs ont confirmé avoir perdu des clients depuis l'épidémie, jusqu'à 30% de chiffre d'affaire en moins.
Face à cette situation, un ami de Xiao Han a décidé de lancer une opération "solidarité". Pascal Fradcourt est responsable de "SOS Ambulances", il collecte auprès des professionnels de santé, des masques filtrants à coque, des gants et des charlottes. "Aujourd’hui ce n’est pas un problème d’argent mais de pénurie. Les usines qui fabriquent ces produits sont en rupture de stock. Je crois qu’elles produisent jour et nuit, mais dans un pays où la population est de l’ordre d’1 milliard 400 millions de personnes. On peut imaginer que c’est compliqué. Il y a une vraie pénurie".Ces dons de matériel sont à déposer soit chez SOS Ambulances à Amiens Nord, soit sur le campus sud de l'université d'Amiens.