François Ruffin a dévoilé en avant première, vendredi soir à Grenoble, son nouveau documentaire "J'veux du soleil" où il donne la parole aux gilets jaunes au cours d'un périple à travers la "France des ronds-points."
Tourné en décembre avec le cinéaste Gilles Perret, le nouveau documentaire de François Ruffin se déploie d'Amiens à Montpellier sur une période de six jours, durant laquelle le duo est allé caméra au poing recueillir des témoignages de nombreux gilets jaunes.
Vendredi soir, 350 personnes ont découvert en avant-première le nouveau long métrage du fondateur du journal alternatif "Fakir", qui doit encore être étalonné et mixé avant sa sortie en salles, prévue le 3 avril.
Avant-première ce soir à #Grenoble !
— Journal Fakir (@Fakir_) 15 février 2019
Avec @Gilles_Perret et @Francois_Ruffin.
Cinéma le Club, 20h.#JVeuxDuSoleil pic.twitter.com/nQM9BVHe9n
"Vous êtes des cobayes !", a ironisé le député de la première circonscription de la Somme devant les spectateurs présents à Grenoble, avant de donner le coup d'envoi de la projection.
"Le gilet jaune, c'est le bleu de travail contemporain"
Durant 80 minutes, François Ruffin et Gilles Perret posent un regard plein d'empathie sur les récits douloureux de ces hommes et de ces femmes au quotidien rongé par la précarité, qu'ils ont pu filmer jusque dans leur intimité. Devant la caméra, ces "isolés" au "frigo vide", qui s'unissent désormais chaque jour pour faire entendre leur voix au travers de cette "grogne de durs à la peine", évoquent leurs parcours faits de galères et de désespoir.
"Les héros, c’est eux. C’est Cindy, c’est Marie, c’est Loïc, avec des histoires, à chaque fois, inattendues... Je veux dire à ces gens : "Je vous aime", ces gens si longtemps résignés, méprisés, qui se mettent debout maintenant." #Jveuxdusoleilhttps://t.co/CWP4T04mMk
— François Ruffin (@Francois_Ruffin) 14 février 2019
François Ruffin explique avoir été gagné par l'envie de vérifier par lui-même si cette grogne était bien celle de "fachos" dès les prémices du mouvement. Avant d'être indigné par son traitement par les médias nationaux, focalisés sur les violences à Paris.
"Une série d'isolés qui s'unissent. Cela faisait 20 ans que j'attendais ça ! Alors qu'en général, les pauvres se cachent pour souffrir. Le gilet jaune, c'est le bleu de travail contemporain", résume à l'AFP le journaliste engagé.
Comme cinéaste, il se défend d'avoir voulu réaliser un film analytique sur le mouvement, mais davantage une "analyse de gens qui s'en sont emparé". "Ce sont avant tout nos semblables", a-t-il ensuite souligné face aux spectateurs lors d'un temps d'échange de près d'une heure.