Médiathèque, salle de boxe, centre de loisirs, école maternelle… Plusieurs bâtiments ont été partiellement ou intégralement détruits à Amiens lors des émeutes ayant suivi la mort de Nahel, tué par un policier fin juin à Nanterre. Une première estimation chiffre les dommages à 6 millions d'euros. On fait le point sur ce qui va être reconstruit et quand.
La médiathèque du quartier d'Étouvie, à Amiens, dans la Somme, qui devait être inaugurée cet été, a été détruite fin juin par un incendie lors des émeutes urbaines consécutives à la mort de Nahel, tué par un policier le 27 juin à Nanterre.
"Il faudra attendre encore un an et demi à deux ans avant son ouverture", estime, lundi 31 juillet, Driss Agouzoul, directeur général adjoint de la Ville d'Amiens et de la métropole, en charge de la citoyenneté et de la vie sociale.
La municipalité attend des éléments précis qui vont nécessiter des études approfondies des parties du bâtiment impactées, en lien avec les architectes ayant travaillé sur le projet. Les études et le diagnostic sont attendus "en décembre", précise Driss Agouzoul. Le coût des travaux sera estimé à ce moment-là.
La salle de boxe démolie
La salle de boxe, située également à Étouvie, et qui a été incendiée dans sa totalité, va être "démolie dès cet été" afin que toutes les activités puissent reprendre en septembre dans le gymnase attenant. L'association de boxe pourra d'ailleurs donner ses cours dans ce gymnase à la rentrée. Mais le groupe des enfants de 3 à 6 ans ne pourra probablement plus être pris en charge dans les nouvelles conditions matérielles, regrette Mohammed Oudji, le fondateur du club, contacté par France 3.
Quant à la reconstruction du lieu, la Ville "n'exclut aucune hypothèse". La salle de boxe pourra être reconstruite sur le même site, ou à proximité. Seule certitude : elle restera à Étouvie. La décision sera prise en septembre, "une fois qu'on aura fait une estimation précise du coût de la reconstruction", indique Driss Agouzoul. Mais "il faudra attendre peut-être deux ou trois ans pour voir sortir une structure".
Concernant le matériel brûlé ou volé, l'assurance de la Ville s'est mise en relation avec celle de l'association. Et la mairie d'Amiens et Amiens métropole "se sont engagées à aider au mieux l'association pour l'espace activité et le matériel", appuie le directeur général adjoint.
Réouverture de l'Odyssée en septembre
Des travaux vont être engagés à l'Atrium, mairie de proximité du secteur Nord à Amiens, dont les vitres avaient été brisées et l'intérieur vandalisé pendant les émeutes. Le 10 juillet, après décontamination des locaux, l'établissement avait rouvert par une autre entrée pour permettre aux habitants d'entreprendre leurs démarches administratives.
La réouverture de l'Odyssée, un centre de loisirs situé à Amiens Nord, est attendue pour septembre. Il y aura une entrée par l'arrière du bâtiment pour accéder aux locaux non impactés par les dégâts. "La décontamination des locaux a été faite donc, dès que l'expert aura donné son feu vert, on va pouvoir entamer les deux mois de travaux de réhabilitation du hall", rapporte Driss Agouzoul.
Dans le secteur Est, les carreaux de l'école maternelle Jacques Prévert seront remplacés d'ici à la rentrée de septembre. De même, ceux de la tour du Marais vont être engagés pour permettre aux jeunes du quartier Salamandre de récupérer leurs locaux en septembre. "Pour tous les locaux destinés aux jeunes et au centre de loisirs, on a trouvé des solutions pour l'été et toutes les activités ont pu se dérouler sans problème dans d'autres lieux comme le Safran qui accueille l'Odyssée", souligne le directeur général adjoint.
Des travaux de renforcement de la sécurisation
"L'assureur s'engage à rembourser à partir des devis que nous allons communiquer, ou qu'on a déjà communiqués pour un certain nombre de bâtiments, qui prennent en compte la remise à l'état à l'identique des lieux", détaille Driss Agouzoul. Les travaux de renforcement de la sécurisation de certains bâtiments, comme la médiathèque d'Étouvie, seront quant à eux "pris en charge par la collectivité", précise-t-il.
Si les dommages à Amiens sont pour l'instant estimés à 6 millions d'euros, il faudra attendre septembre pour avoir "une visibilité précise des coûts de remise en état à l'identique des bâtiments". Quant aux aides de l'État aux collectivités, les montants et les procédures ne sont pas encore connus avec précision.