Une entreprise amiénoise aide les petits commerçants à passer à la vente en ligne

Dans le cadre du deuxième confinement, le gouvernement encourage les petits commerçants à se mettre à la vente en ligne. Facile à dire, mais pas toujours facile à faire, surtout quand on n'y connaît rien... Alors une entreprise amiénoise a décidé de les accompagner rapidement et à bas coût.

Pas de passants qui flânent emmitouflés dans leur doudoune, pas de parents qui parcourent les rues du centre-ville à la recherche du jouet parfait, pas de couples qui font du lèche-vitrines en amoureux... Cet hiver, les rues du centre-ville d'Amiens risquent d'être bien tristes.

La plupart des commerçants ont été contraints de baisser le rideau au moins jusqu'au 15 décembre en raison des nouvelles mesures sanitaires, et Régis Degryse, qui tient depuis plus de 30 ans une cave épicerie fine rue de Beauvais, en ressent déjà les effets. Lui a le droit d'ouvrir son commerce, mais sans émulation autour du marché de Noël et des autres boutiques, la fréquentation est en berne, retombée au même niveau que lors du premier confinement. "Au printemps, on avait perdu 70 % du chiffres d'affaires habituel." Mais cet éternel optimiste rectifie aussitôt : "enfin, je dirais plutôt, on a eu la chance de faire 30 % de notre chiffre d'affaires. C'est déjà énorme par rapport à d'autres, on s'en rend compte."

La vente en ligne pour survivre

C'est plus que d'autres, mais pas suffisant pour tenir le coup financièrement. Alors comme de nombreux commerçants, il a décidé de passer à la vente en ligne, au moins pour une partie de ses produits, comme les coffrets dégustations ou certaines bouteilles de sa cave, qui pourront devenir des cadeaux de noël. Lui qui n'avait qu'un site internet "vitrine" a dû trouver une solution pour mettre en place un système de click & collect, "et même de livraison, s'il le faut, on livrera".

Pour ça, il s'est tourné vers une entreprise amiénoise, Awelty qui a décidé de venir en aide aux petits commerces en proposant des sites internet, grâce à son outil "e-monsite". Catalogue de produits, paiement sécurisé, gestion des commandes... un site clé en main, prêt en seulement 24 heures et à moindre coût. "Pendant le premier confinement, on a vu les grands acteurs du e-commerce comme Amazon rafler la mise, et on s'est dit que Noël arrivant, il fallait offrir des solutions aux commerçants pour réagir vite", explique Arnaud Jibaut, gérant et fondateur de e-monsite. 

"Les commerçants maîtrisent très bien leurs boutiques physiques, mais là, c'est une autre organisation. Ils se posent des questions sur les outils de paiement, sur l'organisation de la livraison ou du click & collect, et on est là pour les accompagner à choisir les solutions qui leur correspondent le mieux.

S'adapter aux nouveaux outils

Comme Régis Degryse a pu lancé sa plateforme de vente en ligne moins d'une semaine après la décision gouvernementale de fermer les commerces non-essentiels. "C'est un de mes collaborateurs qui s'y est mis, parce qu'il est plus à l'aise que moi avec l'informatique. En une heure de formation, il maîtrisait l'outil", se réjouit-il. "Et ça rentre dans le budget."

Lui qui considère que "toute nouvelle aventure est excitante", admet tout de même que la vente en ligne n'était pas vraiment naturelle pour lui. "Mon métier, c'est le commerce, le contact avec le gens, c'est ça qui est génial." Alors pas question de fermer boutique pour autant.

"Il faut que les commerçants se rendent compte que la vente en ligne est complémentaire avec la boutique", explique Arnaud Jibaut. "Aujourd'hui, on peut faire les magasins après le travail et une fois à la maison faire des achats sur notre smartphone. Donc même après le confinement, ce sera utile. On les aide juste à sauter le pas."

Consommer local, même en ligne

Une démarche presque militante pour l'entreprise. "On est Amiénois, on vit nos expériences quotidiennes à Amiens, on achète en ligne et on veut y voir des petits commerces, alors on encourage la consommation locale en ligne."

Et Vincent Trelcat, responsable de l'agence Awelty, de confirmer : "Il faut que les commerçants puissent donner des informations à leurs clients, qu'ils puissent garder le lien avec eux, pour qu'ils ne se retournent pas vers Amazon par défaut."

Face à la gronde des petits commerçants, le gouvernement a d'ailleurs lancé un appel à projets pour toutes les entreprises numériques qui voudraient lancer des opérations du même type. Et il existe une forte demande : l'entreprise amiénoise, en quelques jours, a déjà reçu une trentaines de demandes dont une vingtaines sont des projets éligibles. De la part de commerces de la région, mais aussi de toute la France. 

 
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