Emmanuel Macron visite ce jeudi à Amiens le centre de recherche et pôle d'excellence sur le stockage de l'énergie. Ce bâtiment regroupe une trentaine de laboratoires et industriels français. Leur travail consiste notamment à concevoir les nouvelles batteries de demain.
C'est la première étape de la visite du chef de l'État ce jeudi à Amiens. Emmanuel Macron se rendra au Hub de l'énergie, un centre de recherche et de développement pré-industriel.
Dans le bâtiment de 5 500 m² situé à proximité de la faculté des sciences, une centaine d'étudiants, de chercheurs, d'ingénieurs et de techniciens. Tous travaillent sur le stockage de l'énergie et notamment sur les batteries. Celles qui sont situées dans nos téléphones, nos télécommandes ou encore sur les voitures électriques.
Les chercheurs s'attardent notamment sur le composant de ces batteries, le lithium, et tentent de percevoir comment celles-ci peuvent être plus performantes. Pour cela, ils testent différentes formules, inventent, analysent de nouveaux matériaux.
Une vocation industrielle
Les chercheurs ont à leur disposition des équipements rares qui leur permettent de tester directement les matériaux qu'ils ont conçus en laboratoire. Une plus-value non-négligeable.D'autant que le Hub de l'énergie, ce n'est pas que de la recherche. Les chercheurs peuvent parfois travailler sur commande d'industriels. La batterie de la Zoé, la voiture électrique de Renault, a notamment été conçue en collaboration avec les chercheurs amiénois. Le constructeur français finance par ailleurs plusieurs projets de recherche.
À l'intérieur du Hub se trouve également la start-up Tiamat dont l'objectif est de transformer une technologie étonnante en réalité industrielle. La start-up travaille sur un autre composant des batteries : le sodium. Celle-ci confère moins d'autonomie mais une recharge ultrarapide.
Forte de ses 15 salariés, elle produit actuellement près de 1 000 piles par an. Dès 2020, Tiamat pourrait embaucher près de 100 personnes et ouvrir la première usine au monde de batteries sodium.
Financement public et privé
Le Hub de l'énergie, construit à l'initiative du professeur Jean-Marie Tarascon, est le siège du RS2E, un réseau de laboratoires et d'industriels partenaires. Les frais de fonctionnement du Hub sont assurés par l'université de Picardie Jules Verne et le CNRS.Pour le reste, les scientifiques doivent écrire des projets de recherches et remporter des appels d'offres de l'Europe, l'État, la région ou convaincre un industriel.
Parfois, c'est l'entreprise qui sollicite elle-même le Hub en leur demandant de faire des recherches précises et rémunère des étudiants pour épauler les chercheurs.
Des étudiants du monde entier
Les étudiants qui travaillent au Hub ont été sélectionnés au mérite et viennent du monde entier. Le Master MESC+ a une renommée internationale. Il implique 5 universités de 4 pays européens (France, Pologne, Slovénie et Espagne) et 2 universités des États-Unis et d'Australie.À l'issue de leur stage au sein du Hub, certains étudiants peuvent prétendre à des postes de doctorant. C'est le cas d'Ana-Cristina une jeune mexicaine que nous avions rencontrée en janvier dernier. Elle prépare aujourd'hui une thèse sur la sécurité des batteries au lithium.