Le joueur de tennis Constant Lestienne, celui qu’on surnomme le magicien, enchaîne les tours et les victoires cette saison. Trois tournois gagnés, et récemment demi-finaliste à Tel-Aviv contre Marin Cilic (14e mondial). L’Amiénois, dans le top 100 depuis août dernier, concrétise un rêve et envisage la suite sereinement.
"Je pensais que c’était 7 ans l’âge de raison, mais je crois que c’est 30", rigole Constant Lestienne. 208e mondial il y a un an, l’Amiénois a décollé et occupe actuellement le 63e rang du classement ATP. "Je savais que j’étais capable de faire ces choses-là. Ça m’a décomplexé un peu du grand circuit. Donc, je vais pouvoir enchaîner et vivre de belles années", espère-t-il.
Après plusieurs blessures aux talons d'Achille, aux épaules, une suspension il y a plusieurs années par la Fédération pour avoir participé à des paris sportifs, Lestienne a vécu une année 2022 idyllique. Un alignement des planètes que le tennisman tente d’expliquer. "Il y a eu des petits déclics cet été, j’ai gagné beaucoup de matches. Ça m’a donné de la confiance, et après j’ai surfé sur ça. Ce sont des petits matches anodins que j’ai gagnés qui m’ont permis de faire effet boule de neige."
Des sacrifices payants
L’Amiénois analyse aussi son professionnalisme plus poussé avec l’âge. "Là, j’ai eu 30 ans. C’est vrai qu’on fait plus gaffe, à la bouffe, au sommeil. Je travaille avec un kiné à Paris, que je vois entre tous mes tournois, ça était aussi un point de changement. Et pour 2023, j’aimerais beaucoup voyager avec un kiné pour pouvoir jouer le plus longtemps possible. Préserver mon corps et qu’il soit le plus performant possible."
Les résultats de cette saison récompensent les nombreux sacrifices réalisés ces dernières années pour atteindre un tel niveau. "C’est zéro alcool, on se couche tôt. On fait des routines de mobilité tous les matins, des étirements. Ma famille je ne la vois jamais, je n’ai pas beaucoup le temps de rentrer à Amiens", explique-t-il.
Malgré son intégration dans le top 100, Constant Lestienne souhaite rester sur le même rythme. "On est tenté d’en faire plus, de s’entraîner plus, de se dire aller ‘faut que je sois encore plus fort’. Mais je pense qu’il faut rester soi-même."
Lestienne, le magicien
À côté du tennis, durant son temps libre, dans les tournois, et dans les aéroports, le trentenaire accomplit d’autres tours. Ceux de magie. Une passion qu’il exerce depuis six ans. "J’ai commencé la magie à 24 ans. J’ai rencontré des personnes dans un magasin de magie qui m’ont pris sous leurs ailes et qui m’ont vraiment tout appris en deux trois ans. Et ça m’a vraiment mis dedans, puis après j’ai continué tout seul."
Lors de ses blessures, le Picard a fait quelques prestations. D’ailleurs, c’est une voie qui pourrait lui plaire après sa carrière. "Pourquoi pas monter mon spectacle, ce n'est pas impossible", indique-t-il.
En attendant, les prochains rendez-vous de l’Amiénois sont de taille avec les qualifications du Masters 1000 de Bercy, dernier gros tournoi de la saison le 29 octobre prochain. Puis, une nouvelle saison et la première grande échéance qu’est l’Open d’Australie en Janvier. "Pouvoir jouer un tableau de Grand Chelem directement, c’est ce à quoi je rêve depuis que j’ai commencé."