Le 16 septembre dernier, le festival d'arts visuels IC.ON.IC, à Amiens, a entamé sa 4e édition. Jusqu'au 11 novembre, les passants sont invités à déambuler dans les rues de la ville pour découvrir la quarantaine d'œuvres prenant place dans l'espace urbain.
Un portrait de femme sur fond bleu, un homme tentant de mettre une enveloppe dans une boîte à lettres... Peut-être que vous êtes passés devant eux sans vous en rendre compte. Depuis le 16 septembre dernier, lC.ON.IC, le festival d'art visuel d'Amiens a fait son retour, pour la quatrième année consécutive. Jusqu'au 11 novembre prochain, ce sont 12 nouvelles œuvres qui ont investi l'espace urbain du centre-ville.
Fabiana De Moraes, chargée de projets patrimoine et arts visuels, liste toutes les interventions artistiques sur lesquelles les badauds peuvent tomber. "On a des fresques, des peintures, mais aussi de la mosaïque qu'on peut chercher et trouver encore au sol." En évoquant cette dernière famille, elle pense au travail d'Ememem qui en 2025, avait réparé certains nids-de-poule de la ville, en les remplissant de petits carrés de mosaïque. Il ne faut pas non plus oublier les collages, présents en nombre.
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Une quarantaine d'œuvres installées dans les rues
En quatre ans, une quarantaine de créations ont pris place sur les murs, les sols et les toits de différentes structures urbaines : immeubles, kiosques, ponts... Toutes ont un point commun, se trouver dans le centre-ville d'Amiens. Un véritable challenge pour les organisateurs de l'événement.
"On a des contraintes quand on travaille dans l'espace public. Pour chaque intervention artistique, on doit demander une autorisation à l'architecte des Bâtiments de France", étant proche du périmètre UNESCO.
Malgré cette obligation, la chargée de projet explique l'évidence d'avoir voulu investir ce quartier. "Il y a une circulation de public varié : les habitants, les étudiants et on a énormément de touristes." Chaque année, des milliers de passants errent d'œuvre en œuvre. "Il y a des gens aujourd'hui qui viennent à Amiens spécifiquement" pour le festival, "un public spécialiste amateur" d'art urbain.
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Certaines créations appartiennent à des bailleurs
Face aux exigences, il a été choisi d'appliquer les peintures sur un enduit afin de ne pas détériorer les briques rouges. Avec le collage, ces dernières appartiennent au bailleur.
Le Street art est bien évidemment aussi présent. Mais il n'est pas à confondre avec la peinture murale, expose Fabiana De Moraes. Le premier "est plutôt ce genre de peinture très colorée, flashy qui attire le public". Les peintres muralistes "sont habitués à travailler dans des ateliers." Leurs tableaux en plein air rappellent "des peintures de maître", affirme-t-elle.
Elle prend pour exemple l'une des douze nouvelles créations arrivées cette année, située sous le pont du parc Saint-Pierre, réalisée par trois artistes Belges (Iota, Nean et Spear). Cette fresque géante représente des fleurs submergées. "Quand on voit la qualité de la peinture, on a l'impression d'être vraiment face à un tableau dans un musée."
Qui dit collage, mosaïque ou peinture en plein air, dit dégradation naturelle ou volontaire. Des réalisations sont dans des emplacements plus protégés par les aléas climatiques, c'est pourquoi le nombre d'œuvres ne cesse de croître. Certaines, comme celles sur les pignons d'immeuble, sont soumises à un contrat entre l'artiste, le festival et le bailleur social. "On peut signer un contrat avec les artistes qui varie entre 3 et 5 ans parce qu'on est sur un support de qualité." À la fin de celui-ci, les trois acteurs se réunissent pour acter du futur des créations.
Rendre acteurs les étudiants et les habitants
Chaque année, le festival tient à rendre les étudiants de l'Université de Picardie Jules Verne acteurs de l'événement. "On invite des étudiants en licence 3 en art plastique à nous proposer des visuels pour des affiches." Ces derniers sont collés sur des façades des bâtiments universitaires."Ils participent en tant qu’artiste."
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Les habitants sont les autres acteurs majeurs du festival d'arts visuels. En 2023, pour la première fois, ils ont été sollicités afin de voter pour la peinture qui allait se retrouver au sol de deux ponts du quartier Saint-Leu. Une initiative unique que Fabiana De Moraes souhaite renouveler. "Les habitants s'approprient l'œuvre avant qu'elle soit réalisée. Le devoir de conservation de l’œuvre appartient aux habitants. Et ça, c'est très chouette parce qu'ils protègent le site."
En plus de cette exposition dans la ville, l'IC.ON.IC accueillera la clôture du Vidéo Mapping Festival les 18 et 19 octobre, débuté à Lille, le 5 avril dernier. Sept lieux du centre-ville vont ainsi être transformés.