Depuis mardi 5 décembre, Uber est officiellement lancé à Amiens. Si l'application est déjà disponible depuis quelques années, ce lancement permet d'investir localement, mais aussi d'augmenter la base de chauffeurs et de clients.
La plateforme de VTC Uber arrive enfin à Amiens... Du moins officiellement. Beaucoup d'Amiénois et de visiteurs ont déjà eu l'occasion de monter à bord d'un de leurs véhicules. Mais c'est bien ce mardi 5 décembre 2023 que l'application s'est lancée de façon officielle.
Mohamed Balaad est chauffeur Uber depuis plus d'un an. "Ça va faire 14 mois exactement, depuis l'année dernière", lance-t-il. Au départ, la demande n'était pas élevée, "donc on était obligé d'aller un peu en région parisienne, deux à trois fois par semaine, mais là, ça commence à se développer davantage, c'est une très bonne chose".
Une officialisation qui "change tout"
L'officialisation de l'arrivée d'Uber "change tout" pour Mohamed Balaad. Depuis hier, "on a eu beaucoup de demandes, ça encourage les Amiénois à prendre ce genre de transports". Mais s'agit-il finalement d'un effet d'annonce ? Pas sûr pour le chauffeur : "je suis persuadé que ça va très bien prendre".
Autre bonne nouvelle pour lui et ses collègues : terminés les allers-retours à Paris pour trouver des clients. "C'est fini, on reste sur Amiens maintenant, on a du travail sur Amiens. On ne savait pas si un jour ça allait arriver, mais là ce n'est que du bonheur", se réjouit-il.
Mohamed Balaad a préféré se lancer sur Uber plutôt qu'avec un taxi classique car "il faut une licence pour le taxi et elles ne sont pas évidentes à trouver. J'ai fait des recherches, j'ai essayé de trouver une licence de taxi, mais je n'ai pas eu de retours et je n'ai pas réussi à en trouver une. C'est pour ça que je suis chauffeur Uber".
Au-delà de l'absence de licence, le chauffeur note qu'il peut exercer partout en France, ce qui représente un avantage non négligeable. "On peut travailler sur Amiens, on peut travailler à Lille, en région parisienne, donc ça me va très bien". La liberté de choisir son lieu de travail et ses horaires est donc un critère important pour lui, mais aussi pour un bon nombre de ses collègues.
"Une vraie demande locale"
La plateforme a choisi de se lancer à Amiens "parce qu'on avait une vraie demande locale pour nos services de mobilité", explique Camille Vu, responsable du développement d'Uber France. Cette année, "65 000 personnes ont ouvert l'application" dans la ville pour tenter de commander un chauffeur VTC.
Techniquement, Uber est disponible sur l'ensemble du territoire français. "Quand on se lance officiellement dans une ville, on investit fortement en local" pour faire croître la base de clients et celle de chauffeurs.
"Ça fait des mois qu'on prépare ce lancement : on investit côté chauffeurs avec des bonus et côté passagers avec, cette semaine par exemple, deux courses gratuites" pour tous les passagers qui utiliseraient Uber à Amiens.
Quant aux taxis, si "les relations ont pu être houleuses par le passé", elles paraissent aujourd'hui "vraiment apaisées" selon Camille Vu. "On offre un service qui est complémentaire aux taxis avec une clientèle qui est aussi différente" : 2/3 des passagers ont moins de 34 ans et la majorité sont des femmes.
Jusqu'à maintenant, seuls 17 % des passagers d'Amiens qui utilisent l'application habitent la ville. Le but de ce lancement est également de "faire croître la demande locale".
Contacté, un chauffeur de taxi note qu'Uber à Amiens, "ce n'est pas une nouveauté même si, évidemment, avoir plus de chauffeurs, c'est un coup dur pour notre activité. Mais s'ils sont là, c'est qu'ils y ont droit et il y a du boulot" pour tout le monde.
Avec Paul-Guillaume Ipo / FTV