Le CHU d'Amiens vient de s'équiper d'un tout nouvel appareil : une thermofrigopompe. Grâce à cette pompe, première installée dans un hôpital en France, le CHU pourrait réaliser une économie d'énergie considérable à l'heure de l'augmentation du prix du gaz.
En France, le secteur de la santé a beaucoup d'atouts, mais il est plutôt polluant : les établissements de soin, comme le CHU d'Amiens, émettent environ 9 % de l'empreinte carbone annuelle de l'Hexagone. À ce titre, le CHU est redevable de 250 000 euros chaque année.
Une première en France
Cette pénalité n'aura plus cours grâce à une nouvelle installation : une thermofrigopompe. "C'est une pompe à chaleur qui produit du froid et du chaud, décrit Yahia Behlouli, le coordonnateur de pôle fonction support et investissement du CHU. C'est la première pompe installée dans un hôpital en France. Ce mécanisme permet de faire fonctionner seulement deux de nos chaudières sur trois."
C'est une technique qui utilise l'ammoniac et récupère le froid pour produire de la chaleur qui est injecté dans le réseau pour assurer le préchauffage. Ce qui permet de réaliser une économie de 25% sur cette chaleur, qu'on nomme chaleur fatale.
Yahia BehlouliCoordonnateur de pôle fonction support et investissement au CHU d'Amiens
Cette thermofrigopompe va permettre d'économiser l'équivalent de la consommation annuelle de 700 foyers car à l'hôpital beaucoup de secteurs sont énergivores : parmi eux, les serveurs dans lesquels se trouvent toutes les données de l'hôpital et des patients.
Du refroidissement pour les serveurs
"En général, c'est le chauffage qui consomme le plus d'énergie, tous services confondus, explique Christophe Pierre, ingénieur responsable de la maintenance multitechnique au CHU. Pour le froid, c'est surtout les services médico-technologiques, comme la radiologie ou la radiothérapie. Ces secteurs ont des serveurs qui ont besoin de froid toute l'année."
Le CHU va aussi revoir son éclairage. La facture d'électricité s'élève à 10 millions d'euros par an. "C'est environ 40% de la facture électricité du CHU. Pour réduire notre consommation, on a commencé par les sous-sols et les locaux techniques, là où il y a de l'éclairage permanent, où on a remplacé l'énergivore par des LED", poursuit Christophe Pierre.
À l'hôpital, rien ne se perd : les fumées récupérées sont aussi réinjectées dans le système de chauffage au lieu d'être perdues dans la nature.
Avec Sophie Picard / FTV