La 43e édition du Festival international du film d'Amiens a débuté ce vendredi 10 novembre 2023 et doit se poursuivre jusqu’au 18 novembre. L’événement propose plus de cent films à découvrir à travers plusieurs thématiques. Les vaches dans le septième art sont à l'honneur cette année avec quinze films consacrés à leur présence dans le cinéma.
"Les vaches sont partout dans le cinéma" et dans la 43e édition du festival international du film d'Amiens (FIFAM). À commencer par l’affiche de l’événement. Il rend hommage aux ruminantes, présence discrète, mais récurrente dans l'histoire du cinéma.
"Il y a toute une réflexion autour de la représentation de la vache au cinéma, avec parfois la vache comme objet de projections, de fantasmes, de crimes, de folies humaines, mais aussi des cinéastes qui ont essayé de filmer la vache comme un sujet, comme une héroïne" analyse, Marie-France Aubert, directrice artistique du FIFAM.
Une observation qu’elle avait envie de partager avec le public du festival après quelques années de recherches et une thèse sur ce sujet. Le mammifère est présent là où on ne l’attend pas, "même dans un film comme 'Mars Attacks !'. Dans une mise en scène un peu folle, les vaches annoncent le chaos qui va arriver sur terre". Film d'ouverture de cette édition.
Par ce thème, le festival espère attirer un public large et pas seulement les cinéphiles. "Je pense que tout le monde a une vache en soi. C’est quelque chose qui est très intime, qui permet de faire un écho chez le plus de monde possible", estime la directrice du festival.
Le festival met un coup de projecteur aux humains "invisibilisés"
Au total, 15 films s'intéressent aux ruminantes, mais les humains ne sont pas oubliés. Dans cette volonté de montrer ceux qui ne sont pas au premier plan, le festival a eu l'idée de mettre au centre "les invisibilisés", "les marginalisés". "On a toute une sélection sur les disparus de l’Amérique latine", décrit Marie-France Aubert.
Ces oubliés hantent l'un des deux films présentés au festival par le Chilien Ignacio Agüero, le second questionne le sens du cinéma. "Ce qui m'intéresse, c'est de poser ce problème. Un cinéaste fait des films dans lesquels il dénonce des crimes, mais ça, ce n'est pas le seul rôle d'un cinéaste. Son rôle est de faire du cinéma. Quel sens ça a, de filmer dans un pays avec la dictature quand on ne fait pas de films sur les crimes de la dictature ?", interroge-t-il.
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Donner du bonheur par la comédie romantique version gay
Le festival souhaite également donner du bonheur au public, en mettant à l’honneur un genre populaire déconsidéré, la comédie romantique version gay, avec des films très peu diffusés en France. "Le travail sur les représentations des personnages gays est largement fait. Mais il ne faut pas s’arrêter" constate Joffrey Speno, programmateur de la sélection Gay Rom Com.
"C’est important qu’il y ait des récits de personnes trans, de personnes racisées, de personnes musulmanes. Apporter un peu de joie, c’est important parce que les récits minoritaires sont tellement émaillés par les violences que leur inflige la société, qu’on a souvent été dans des récits misérabilistes et caricaturaux."
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Le Festival international du film d’Amiens se déroule jusqu’au 18 novembre, dans différentes salles de la ville. Ce sont 127 films du monde entier et de tous les genres qui sont proposés au public. Avec toujours l’esprit de la fête et du partage à l’occasion de rencontres, "d’afters un peu partout dans Amiens pour que le public rencontre les équipes, les invités, les jurés", précise Marie-France Aubert.
Le plus difficile incombe maintenant au jury qui doit départager les douze longs métrages, les sept moyens métrages et les seize courts métrages en compétition.
Avec Claire-Marine Selles / FTV