CINEMA. Claude Lelouch : 5 chansons qui comptent dans la vie du réalisateur

Claude Lelouch, c’est un itinéraire qu’on ne présente plus, 50 films en 60 ans de carrière. Pour fêter ses 85 ans, le réalisateur a imaginé un ciné-concert symphonique avec des images cultes de ses films. Le spectacle part en tournée dans toute la France avec l’Orchestre de Douai, et deux dates dans la région, Douai bien sûr, le 24 octobre, et Lille le 3 décembre 2023.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Pour fêter ses 85 ans, Claude Lelouch propose un voyage à travers ses films et leurs musiques. Un ciné-concert symphonique avec un montage inédit des séquences les plus cultes de ses films et une tournée dans toute la France. Deux escales sont prévues dans la région : Douai le 24 octobre et Lille le 3 décembre 2023.

Un homme et une femme, Itinéraire d’un enfant gâté, Les uns et les autres ou encore Edith et Marcel, c’est à une véritable immersion dans son univers que Claude Lelouch nous convie : "La musique a joué un rôle très important dans tous mes films et dans ma vie. Le premier médicament que je prends quand je ne vais pas bien, c’est de la musique. C’est ce qui parle le mieux à notre part d’irrationnel. Elle est rassurante et universelle."

Pour le cinéaste, la musique est essentielle à tel point qu’il l’enregistre avant ses films et qu’il la fait écouter aux acteurs pendant le tournage. D’où cette idée de ciné-concert.

Il résume : "Pourquoi ne pas faire une fête musicale incroyable, avec un orchestre symphonique, un montage avec mes 50 films et permettre aux spectateurs de faire des flash-back dans leur vie ?"

Pour rester dans le tempo, nous avons proposé à Claude Lelouch une interview musicale, à travers cinq titres.

1 - Ray Ventura, Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? 1938

Mes parents chantonnaient ça à longueur de journée ; j’ai grandi avec cet orchestre de Ray Ventura. Il y avait une joie de vivre absolument incroyable, c’était tout de suite après la guerre.

Le positif l’a toujours emporté sur le négatif. Toutes les grandes catastrophes de la terre, quelque part, ont permis de faire des progrès. Tout ce qui nous fait du mal à un moment donné finira par nous faire du bien. Le côté positif, c’est l’art d’utiliser le présent qui a toutes les vertus ; chaque seconde, on peut la déguster.

Le futur, c’est un tel point d’interrogation, il fait peur à tout le monde et le passé, c’est comme si on serrait un mort dans ses bras. Donc je suis un fanatique du présent et il est positif !

2 - Gene Kelly, Singin’ in the rain, 1952

C’est la chanson culte du film musical du même nom, sûrement un des plus beaux films du monde ; il a ponctué ma vie. Je l’ai vu pour la première fois tout jeune en 1952. J’ai eu un tel choc que je suis resté à la séance d’après, je suis revenu le lendemain et pendant une semaine, je suis venu le voir tous les jours ! C’est ça les grandes histoires d’amour, les coups de foudre...

Quelque part, tous mes films sont des films musicaux. Je n’ai pas voulu essayer de copier les comédies musicales, où d’un seul coup les gens se mettent à chanter, mais la musique nous accompagne. C’est rare les gens qui n’ont pas la musique comme roue de secours. On a tous un thème qui trotte dans notre tête et qui est le reflet de notre personnalité.

3 - Glenn Miller, In the mood, 1944

Tout de suite après la guerre, c’est lui qui m’a fait découvrir le jazz et cette liberté qu’on était en train de retrouver. Je suis un enfant de la guerre et l’orchestre de Glenn Miller, c’était le tube des tubes ! Ça venait d’Amérique.

Les troupes américaines étaient stationnées à Fontainebleau et elles étaient les seules à recevoir ce genre de 33 tours. Avec les copains, on allait leur acheter les disques et on les revendait au lycée. C’est avec ça que j’ai gagné mon premier argent ! J’ai évidemment pensé à Glenn Miller dans Les uns et les autres.

4 - Maurice Ravel, Boléro,1928

Les uns et les autres, c’est aussi bien sûr le Boléro de Ravel. C’est sûrement la plus belle musique de film qu’on ait jamais faite… Même si ce n’était pas pour un film ! C’est la musique du cœur, elle rythme notre façon de vivre, de bouger.

Elle est tellement extraordinaire que quand je faisais mes films d’amateur au début, je mettais le Boléro de Ravel partout et ça marchait ! J’invite tous les gens qui réalisent des petits films comme ça à faire la même chose, ils ne peuvent pas se gourer !

5 - Johnny Hallyday, L’idole des jeunes, 1962

Ah Jojo ! J’ai fait des scopitones pour lui. C’était révolutionnaire, c’est ce qui remplaçait les juke-boxes, avec des images. C’était des petites comédies musicales, j’en ai fait une centaine. C’est ainsi que je me suis aperçu à quel point la musique allait être importante dans ma vie et dans mes films. Grâce aux scopitones !

J’ai fait tourner de nombreux chanteurs, Johnny, Jacques Brel, Claude Nougaro, Gilbert Bécaud, Claude François, Dalida, Jacques Dutronc…

Les scopitones ont duré jusqu’en 1966 et l’arrivée du film Un homme et une femme et ses récompenses, Oscar, Palme d’or, Golden Globe. Pierre Barouh (NDLR : acteur du film et auteur interprète de la chanson avec Nicole Croisille) m'a dit : « Il faut que je te présente quelqu’un. Avec son accordéon, il fait la même chose que toi avec ta caméra ». C’était Francis Lai. On a fait 35 films ensemble, c’était un ange !

Je ne sais pas qui a rempli mon agenda à ma naissance mais je ne me suis pas ennuyé une seule seconde !

Claude Lelouch, réalisateur

Claude Lelouch vient de terminer le tournage de son prochain film, Finalement. C’est le trompettiste Ibrahim Maalouf qui a composé la musique et on retrouve au casting Kad Merad, Sandrine Bonnaire, Elsa Zylberstein ou encore Barbara Pravi.

Le cinéaste explique : "C’est le film que je rêvais de faire toute ma vie. Comme on ne meurt jamais d’une overdose de rêves, j’en ai profité ! Je me suis amusé comme jamais !"

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Barbara Pravi (@babpravi)

Avant la sortie de ce 51ème film, place au ciné-concert, le 24 octobre 2023 à Douai et le 3 décembre à Lille. Claude Lelouch conclut : "C’est un hommage, à Jean-Louis Trintignant, Jean-Paul Belmondo, Annie Girardot, Lino Ventura, Jacques Brel… Ils m’attendent là-haut, ça doit les faire marrer. La plupart de mes potes sont au paradis."

Claude Lelouch était l’invité de Vous êtes formidables le 17 octobre 2023. Pour revoir l’émission, c’est ici.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information