Michel Catty, originaire d'Amiens, est mort dimanche 26 janvier après avoir été victime d'un malaise respiratoire quatre jours plus tôt. L'annonce de sa disparition a suscité de nombreuses réactions, notamment dans les milieux politiques et artistiques.
Décédé le 26 janvier à l'âge de 88 ans, Michel Catty, dit Michou, a dirigé pendant plus de 60 ans l'un des cabarets les plus connus de Paris. Les "Michettes" et leurs imitations de stars ont contribué à fonder une icône des nuits parisiennes, au même titre que la personnalité et style exubérant de son fondateur, originaire d'Amiens. Dans les heures qui ont suivi l'annonce de sa mort par son attaché de presse, de très nombreuses personnalités ont décidé de rendre hommage au "prince bleu de Montmartre".A Paris
L'une des premières à réagir publiquement, l'association "La République de Montmartre" s'est dit, par le biais d'un communiqué signé par son président, "orpheline". "[Sa] grande générosité pour les anciens, les P’tits Poulbots et beaucoup d’autres causes était sans limites", rappelle-t-elle. Chaque mois, le patron invitait des personnes âgées du quartier dans son cabaret.Michou nous a quittés ce matin... #RepMontmartre https://t.co/LV37uBSrn9
— RépubliqueMontmartre (@RepMontmartre) January 26, 2020
La maire de Paris, Anne Hidalgo, a de son côté salué "une immense figure de la tolérance, du cabaret et de la nuit parisienne", tandis que le député LREM de la 13ème circonscription de Paris, Hugues Renson, loue "un homme d'engagement, de fête et de tolérance".
C’est avec une grande tristesse que j’apprends le décès de Michou, un amoureux de Montmartre et de #Paris18. C’est une immense figure de la tolérance, du cabaret et de la nuit parisienne qui vient de nous quitter ??
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) January 26, 2020
Il voyait la vie en bleu. Il adorait #Paris. Il était un homme d’engagement, de fête et de tolérance. Il aimait les gens.#Michou s’est éteint. Avec lui, une certaine idée de la vie s’envole...
— Hugues Renson (@huguesrenson) January 26, 2020
Et tous ceux qui ont eu la chance de le rencontrer sont tristes. pic.twitter.com/pJsEjQzyQL
Par les cabarets
Avec le Lido, le Crazy Horse et le Moulin-Rouge, le Cabaret Michou est resté l'un des symboles les plus connus des nuits parisiennes, malgré l'étroitesse des locaux. L'établissement de l'avenue George V évoque la disparition d'une "vraie légende du cabaret français, inspirant et visionnaire pour tant de générations".
Goodbye #Michou ? #RIP to a true legend of French cabaret and Parisian nights, who inspired generations being true to himself ?
— CRAZY HORSE PARIS (@crazyhorseparis) January 26, 2020
Au revoir Michou ? ? nous rendons hommage à une vraie #légende du #cabaret français, inspirant et visionnaire pour tant de générations ✨ pic.twitter.com/iYFLT0vxPx
Dans l'industrie du spectacle
Depuis 1956, de très nombreuses personnalités sont passées par le 80, rue des Martyrs, où elles étaient parfois imitées, pour prendre une photo avec "le roi de la nuit" ou chanter avec lui. Les réactions se sont donc multipliées dans l'après-midi, à commencer par celle de Line Renaud pour qui "Michou, c'était Paris".
Michou c’était Paris ! Comme moi, il voyait la vie en bleu. ??? #adieumichou #michou pic.twitter.com/ajt0VHMfmF
— Line Renaud (@linerenaud) January 26, 2020
Michou je t’aime ?Montmartre va être bien triste sans toi et le champagne beaucoup moins pétillant.heureusement la haut tout est bleu ...?? pic.twitter.com/RS5H8LKfVm
— Laurent Baffie Officiel (@lolobababa) January 26, 2020
? Il y a 3 semaines nous étions main dans la main Michou ...
— Jean-Luc Reichmann (@JL_Reichmann) January 26, 2020
Aujourd’hui tu t’es endormi et, j’en suis sûr, tu te reposes dans un paradis tout bleu ??? pic.twitter.com/R1ouwR5iSq
#Michou était une légende des nuits parisiennes . Gentil et caustique. Généreux et lucide. RIP ????
— Michel Denisot (@michel_denisot) January 26, 2020
Personnage récurrent de ses spectacles, Mireille Mathieu a déclaré : "Michou restera l'icône du cabaret parisien". "Enjoué, plein d'humour, il était entouré des meilleurs transformistes qui imitaient à la perfection et sans vulgarité les artistes, ajoute-t-elle. Son cabaret était l'endroit incontournable des nuits et des fêtes parisiennes."
De la part de militants pour les droits des personnes LGBT
Michou se définissait lui-même comme "l'homosexuel le plus connu de France". "J'ai la chance d'être un homosexuel notoire et aimé, développait celui qui, en 1956, a créé l'un des premiers shows institué de divertissement transformiste de l'après-guerre. Partout, on me reconnaît et on me salue avec beaucoup de gentillesse." Pour le co-président de l'association Urgence Homophobie, c'est "une figure emblématique de la population LGBTI parisienne" qui s'en est allée, tandis que l'élu parisien et militant Jean-Luc Roméro-Michel rend hommage au "passionné de la vie, l'homme libre et fier qu'il fut".
Tristesse. Pensées pour notre homme en bleu préféré #Michou qui s’est évadé vers les étoiles. Je n’oublierai pas le passionné de la vie, l’homme libre et fier qu’il fut ... Et ses « coupettes » de Champagne vont nous manquer ! A bientôt pour d’autres fous rire ! pic.twitter.com/4nSeel86m7
— Jean-Luc Romero-Michel (@JeanLucRomero) January 26, 2020
Une figure emblématique de la population LGBTI parisienne s’en va aujourd’hui.
— Guillaume Mélanie ?️? (@Guill_Melanie) January 26, 2020
Michou s’est éteint.
Michou c’est la liberté, la visibilité, la force, la légèreté, le bleu, la nuit, le cabaret, la fierté, le transformisme, l’âme du 18ème...
Pensées pour ses proches ?❤️ pic.twitter.com/PykqhETWXy
A Amiens
Né à Amiens en 1931, Michel Catty s'était installé à Paris à l'âge de 17 ans. Il y avait d'abord dirigé un bar, devenu après un défi un jour de Mardi-Gras l'hôte récurrent de shows transformistes. A l'occasion des 60 ans du lieu, en 2016, Michou rappelait qu'il était à la fois "un vrai titi" et "un petit gars de Picardie".
Une fierté de ses racines que Brigitte Fouré, maire (UDI) d'Amiens, a tenu à rappeler à France 3 Picardie : "Il aurait pu se dire : "Après tout, je fais carrière dans la nuit à Paris et j'oublie immédiatement d'où je viens." Et non. Il n'oubliait pas le quartier Saint-Leu, précisément, d'où il venait. Il avait toujours cet attachement. Tous ceux qui l'ont bien connu m'ont dit que, quand on venait dans son cabaret et qu'on indiquait qu'on était d'Amiens, on avait un sort particulier."