Les bourses étudiantes revalorisées de 37 euros mensuels : "c'est une première victoire"

Pour lutter contre la précarité étudiante, la ministre de l'Enseignement supérieur a annoncé mercredi 29 mars, une revalorisation du montant des bourses étudiantes à hauteur de 500 millions d'euros, permettant à 35 000 nouveaux étudiants de devenir boursiers dès la rentrée de septembre prochain.

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Mercredi 29 mars, le gouvernement a dévoilé une revalorisation "historique" du montant des bourses sur critères sociaux et une hausse du nombre de bénéficiaires.

L'ensemble des bourses étudiantes sera revalorisée de 37 euros mensuels dès la rentrée en septembre prochain, a annoncé en conférence de presse la ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, Sylvie Retailleau. Pour cela, le gouvernement dégage une enveloppe de plus de 500 millions d'euros, ce qui permettra à 35 000 nouveaux étudiants de devenir boursiers, "une réponse forte, historique, qui va profiter à 175 000 étudiants, avec une augmentation moyenne de 20% du montant des bourses", a précisé la ministre.

Une première étape franchie pour les associations étudiantes

"On est très content parce que ça fait des années que la FAGE porte le projet, se réjouit la présidente de la Fédération des associations étudiantes picardes (FAEP), Manon Pentel. C'est une première victoire, mais on a encore des attentes. C'est très bien parce que ça va toucher plus d'étudiants, qu'on voit arriver à l'AGORAE, notre épicerie solidaire. Tous ne touchent pas la bourse et ont du mal à finir le mois. On voudrait se détacher davantage des revenus familiaux. Beaucoup n'ont rien de leurs parents et il faut que ce soit adapté au territoire. L'égalité des chances n'existe pas. Entre les études à Amiens et à Paris, ce n'est pas le même coût. Si un étudiant a une école de son choix à Paris, il va le refuser parce qu'il n'a pas les moyens".

On est content mais ça tombe pile au moment où le repas à 1 euro a été refusé. Est-ce que ce n'est pas stratégique ?

Manon Pentel, présidente de la FAEP

Grâce à ces mesures, le ministère espère "mettre fin aux effets de seuil". "À la rentrée 2023, aucun étudiant ne verra sa bourse diminuer d'un montant supérieur à l'augmentation des revenus de ses parents : nous neutralisons dès cette année les effets de seuil, en attendant de les supprimer de manière pérenne", avance-t-il. 

Maintenir la pression

Attendues depuis le début de l'année, ces mesures s'inscrivent dans la lutte contre la précarité étudiante. Mais si les syndicats étudiants saluent une avancée, ils souhaitent maintenir la pression. 

"Grâce à la rue et à la mobilisation étudiante qui est historique, le gouvernement lâche des millions pour les bourses, souligne Lucas Boutillier, président de l'Union national des étudiants de France (UNEF)  université Amiens. Le timing est parfait. Par contre, ce n'est pas du tout assez. Avec la mobilisation qui augmente, on pense qu'on peut obtenir plus de choses. Nous, ce qu'on veut, c'est un revenu étudiant de 1102 €, le seuil de pauvreté. On est aussi pour le repas à 1€ pour tous et aussi pour le retrait de la réforme des retraites".

Depuis le 23 mars dernier, les bourses sur critères sociaux peuvent être demandées pour 2023-2024. Il est possible de tester son éligibilité dans le simulateur du Crous.

Les 35 000 étudiants supplémentaires pourront désormais en faire la demande. Cela leur permettra de bénéficier de 1 450 euros annuels sur dix mois (pour le premier échelon) et de jouir de l'exonération des frais universitaires ou encore d'un accès privilégié aux logements du Crous.

D'autres mesures sont encore attendues dans l'année. Les concertations reprendront dans les prochaines semaines et devraient se poursuivre jusqu'à l'été.

Pour l'heure, les syndicats maintiennent la pression. Le rendez-vous est pris à Amiens le 2 avril à partir de 14h.

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