Les incidents et les violences à l'encontre des médecins en hausse dans les Hauts-de-France

Le Conseil de l'Ordre des Médecins vient de communiquer des chiffres concernant une augmentation importante des violences contre les médecins. 1244 ont été recensées en 2022, soit une hausse de 23 % par rapport à l'année précédente. La région des Hauts-de-France est celle qui a recueilli le plus de signalements concernant ces incidents.

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Deux jours après la mort d'une infirmière au CHU de Reims, tuée par un homme le lundi 22 mai, le Conseil de l'Ordre des Médecins dresse un constat alarmant dans un rapport annuel. En 2022, les incidents et les violences à l'encontre des médecins ont augmenté de 23% en un an. 

En 2021, les médecins ont déclaré 1009 incidents à l'Observatoire de la sécurité des médecins, contre 1244, l'année dernière.  

Des chiffres bien en deçà de la réalité selon Catherine Cocquerelle, secrétaire générale du conseil départemental de l'Ordre des Médecins de la Somme : " il y a une sous déclaration des violences pour les médecins qui exerçent dans des structures ou des hôpitaux. On estime qu'il y aurait un médecin hospitalier sur trois victime d'insulte ou d'agression verbale aujourd'hui"

Les médecins généralistes sont les plus touchés 

Une augmentation globale des incidents à l'échelle de la France, mais qui se matérialise aussi dans les Hauts-de-France. C'est d'ailleurs dans la région qu'il y a eu le plus de déclarations de la part des médecins en 2022. 

233 précisément, concernant des agressions verbales et physiques, des menaces, des vols ou du vandalisme. Et ce sont les médecins généralistes qui sont les plus touchés par ces incidents. " Ils sont bien souvent seuls dans leurs cabinets et en première ligne face aux patients", explique Catherine Cocquerelle.

L'Ordre des médecins spécifie aussi dans son rapport que ceux qui exercent en ville sont plus touchés que ceux qui pratiquent en zone rurale ou en banlieue. 

En 2022, dans la Somme, une agression à l'arme blanche d'un médecin de Camon avait marqué les esprits. Indemne, le docteur avait eu le temps d'échapper à son agresseur âgé de 75 ans, en se réfugiant dans une supérette. Par la suite, un dispositif avait été mis en place pour sécuriser les lieux. 

Menaces, insultes et tensions

La plupart des incidents relèvent dans la majorité des cas d'agressions verbales et de menaces, puis de vols ou de tentatives et enfin d'agressions physiques et de vandalisme. Les motifs relevés sont assez variés : " des reproches concernant une prise en charge, un refus de prescrire un médicament ou un arrêt de travail, mais aussi un temps d'attente jugé trop long", précise la secrétaire générale du conseil départemental de l'Ordre des Médecins de la Somme. 

A cela s'ajoutent des tensions qui n'étaient pas présentes avant, concernant la pénurie de soignants qui induit des délais rallongés pour obtenir un rendez-vous avec des médecins généralistes ou des spécialistes. 

Une formation pour appréhender les patients virulents

L'Observatoire de la sécurité a été créé en 2002 par le conseil national de l'Ordre des Médecins, dans le but de servir d'interlocuteur entre les pouvoirs publics et les praticiens victimes de violences. Il recueille aussi les signalements des médecins, leur apporte un soutien psychologique et les aide dans les démarches juridiques.  

La hausse "alarmante" des violences ces dernières années a également eu pour conséquence la création d'une commission spécifique sur les violences depuis trois ans, dans le Conseil de l'Ordre des médecins. 

"La sécurité des soignants est essentielle pour garantir des soins qualitatifs"

Cocquerelle Catherine

Membre du Conseil de l’Ordre des médecins de la Somme

Les professionnels de la santé doivent se réunir dans les prochains jours pour discuter avec François Braun, Ministre des Solidarités et de la Santé, sur la mise en place de mesures concrètes pour remédier à ces violences. Catherine Cocquerelle juge primordiale "la mise en place d'une formation des médecins pour appréhender les patients virulents."

En cas d'incident, le Conseil de l'Ordre des Médecins incite les praticiens à déposer une main courante ou à porter plainte. Les violences physiques et verbales à l'encontre du personnel soignant sont aujourd'hui punies de trois sans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende. 

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