Tous les samedi depuis octobre, Mounir et Amal Raffi préparent des soupes chaudes pour les distribuer dans les rues d'Amiens aux sans-abri. Même s'ils n'ont pas de gros moyens, la fratrie trouve logique de s'investir pour apporter un peu de chaleur aux plus démunis.
Chaque samedi matin dans sa petite cuisine, Amal passe près de trois heures à concocter une épaisse soupe de légumes. Pour cuisiner ses 8 à 10 litres de breuvage, elle peut compter sur Mounir, son jeune frère. Ce dernier est l'initiateur des maraudes hivernales qu'ils organisent à destination des Picards les plus démunis.
Cette action caritative est une évidence pour ces deux français d'origine libanaise, chrétiens très pratiquants. "On ne peut pas rester indifférents, souligne Amal, la cuillère à la main. Il y a trop de malheureux. Si on peut soulager une petite partie..."
Depuis octobre, Mounir met chaque semaine 30 euros de sa poche pour acheter pain, fromages et gobelets. Il se charge aussi de collecter quelques vêtements. "C'est un rendez-vous que je ne souhaite manquer pour rien au monde. Quand vous laissez derrière vous des sourires, des yeux qui brillent... Qu'est-ce que vous voulez de plus que ça? Nous, ça nous remplit le coeur," observe le métallier-soudeur.
C'est vraiment sympa de voir qu'il y a des gens qui pensent à ça et qui ne laissent pas tomber.
Leur maraude hebdomadaire à travers les rues d'Amiens leur prend souvent plus de trois heures. Ici et là, ils offrent un gobelet de soupe bien chaude, du pain, du fromage et surtout quelques mots. Max est heureusement surpris par cette démarche individuelle. "On est beaucoup à Amiens, il faut le savoir. C'est vraiment sympa de voir qu'il y a des gens qui pensent à ça et qui ne laissent pas tomber," constate le jeune homme.
Tous les vingt mètres, ils rencontrent un ou une sans-abri assis par terre, dans le froid. Des personnes de plus en plus jeunes, constatent les maraudeurs. "Il y a urgence. Il y a un travail à faire sau niveau de ces jeunes, note Mounir. Malgré leur bonne volonté, Amal et Mounir confient qu'un coup de main serait le bienvenu. Pas d'argent, mais une aide concrète à la distribution, des vêtements et bien sûr, des légumes.