Ce mardi 12 septembre se déroulait le premier "café bailleur" d'une série de trois rendez-vous organisés par l'ADIL 80. Ils permettent de mettre en relation des conseillers et des experts de la CAF 80 avec des bailleurs. Des propriétaires qui sont souvent démunis face aux loyers impayés et perdus dans les méandres des nouvelles lois de rénovation énergétique.
Les propriétaires qui louent leurs logements font souvent face à des démarches compliquées à entreprendre. Ils sont aussi bien confrontés à des problématiques juridiques lorsqu'ils doivent gérer des loyers impayés qu'à des travaux parfois très couteux au fils des évolutions des lois de rénovation énergétiques. Les "cafés bailleurs" de l'ADIL 80 (agence départementale de l'information sur le logement) servent ainsi à les orienter.
Au centre social et interculturel ALCO, au nord d'Amiens, des experts de la CAF et de la mairie se sont réunis pour orienter des propriétaires souvent en manque de solution. Après plus de 18 mois d'impayés et une dette de 8 000 euros qui courrait depuis plusieurs années, un couple présent au "café bailleurs" confie être épuisé par "une justice qui est toujours du côté des locataires". Ils expliquent payer trop de frais de procédure pour ce qu'ils espèrent récupérer : "chaque fois que l'on fait appel à un huissier, on paie 200 € et si parfois, on arrive à obtenir des saisies sur salaire, on paie une commission sur chaque saisie. Avec toutes ces lourdeurs administratives, on ne sait même plus combien on paie."
Le couple gère les appartements de leurs parents et regrettent le temps que prennent les procédures de recouvrement. "Mes beaux-parents ont 80 ans, ils ont travaillé toute leur vie pour s'offrir une retraite confortable et avec le temps que prennent ces procédures, ils seront peut-être décédés avant de récolter les fruits de leur travail."
Donner une boîte à outils aux propriétaires
Le but de cette rencontre selon Aurélien Dovergne, le directeur de l'ADIL, c'est d'apporter une boîte à outils aux propriétaires comme aux locataires en les orientant vers les bonnes personnes. "On est apprécié grâce à notre proximité. Parfois, les gens demandent de l'aide sur des plateformes internet ou avec des téléconseillers, mais c'est trop complexe".
C'est aussi un moyen d'éviter les arnaques, selon Sarah Bosio, chargée de mission sur la prévention des expulsions locatives. "Tout le monde connaît "ma prime rénov" mais l'isolation à un euro et le démarchage téléphonique sur l'isolation, c'est interdit. Nous, on n'a rien à vendre, c'est gratuit et neutre alors les gens nous font confiance."
La série de rencontres est une première dans la Somme, mais l'expérience pourrait se reproduire dès l'année prochaine. Ce type de rendez-vous est aussi régulièrement organisé pour aider les locataires. L'initiative devrait permettre à de nombreux propriétaires et locataires de faire valoir des droits auxquels ils avaient renoncé faute d'information.
Les prochains rendez-vous auront lieu à mardi 19 septembre à Abbeville, de 10h à 13h à la Maison pour tous et mardi 26 septembre à Péronne, de 10h à 13h au centre Social.