La judokate Madeleine Malonga a remporté, ce dimanche 4 février 2024, le bronze au Grand Slam de Paris. Une médaille qui peut être synonyme de qualification olympique, en juillet prochain. En effet, l'Amiénoise lutte avec sa compatriote Audrey Tcheuméo pour représenter la France, dans la catégorie des moins de 78 kg.
Une médaille de bronze et un grand pas vers les Jeux de Paris 2024 pour Madeleine Malonga ? C'est désormais toute la question qui se pose pour la Picarde. La vice-championne olympique de Tokyo (2021) était venue avec l'ambition de briller et faire une grande différence dans la course au ticket des prochains jeux de Paris qui l'oppose à sa compatriote Audrey Tcheuméo.
En allant chercher le podium Grand Slam 2024, l'incertitude demeure dans son duel avec la vice-championne du monde 2023 et la vice-championne olympique à Rio (2016). Mais elle semble avoir marqué des points importants. "Elle a quand même fait une belle journée en battant sa principale rivale dans la course aux Jeux olympiques. Ça sent quand même très bon", se rassurait Lilian Barreyre, directeur technique régional de la ligue des Hauts-de-France de Judo.
Avant ce duel, l'Amiénoise a bénéficié d'un forfait de sa première adversaire. C'est donc au deuxième tour qu'elle a entamé son tournoi. Elle s'est alors facilement défaite de la Chypriote Zanet Michaelidou, en l'espace d'une minute.
Un combat au goût d'inachevé contre Tcheuméo
En quarts de finale, face à l'Italienne Alice Bellandi, un niveau supérieur, Madeleine Malonga n'a pas réussi à trouver de solution. Malgré une bonne entame, elle s'est ensuite retrouvée oppressée par son adversaire qui a fait la différence pour l'emporter.
C'est en repêchages que l'Amiénoise a retrouvé sa rivale pour les Jeux olympiques, Audrey Tcheuméo. Un duel que tout le monde attendait avant ce tournoi.
L'affrontement a viré court. En effet, les shidos (les pénalités) se sont enchaînés pour les deux judokates. Et Malonga a profité d'une troisième pénalité de son adversaire, synonyme d'élimination directe, en un peu plus d'une minute. Preuve de l'enjeu et de sa frustration, Audrey Tcheuméo n'a pas voulu serrer la main, frustrée des décisions arbitrales.
C’était un combat très stratégique. Elles se connaissent très bien depuis plus de dix ans. Mado a verrouillé la manche d’Audrey.
Guillaume DelvilleAncien entraîneur de Madeleine Malonga à Amiens
Pour Guillaume Delville, l'ancien entraîneur de Malonga au pôle d'Amiens, "c’était un combat très stratégique. Elles se connaissent très bien depuis plus de dix ans. Mado a verrouillé la manche d’Audrey. On sent qu’il y a eu un petit peu de fatigue chez Audrey. C’est dommage, on aurait aimé voir plus de spectacle avec plus d’engagement. Mais Madeleine a fait ce qu’il fallait."
Le bronze pour clore une journée qui peut s'avérer décisive
En petite finale, l'Amiénoise est arrivée plus que jamais déterminée, en se donnant des claques au visage pour être à l'attaque dès les premières secondes de son combat face à la Biélorusse Darya Kantsavaya. Révoltée et motivée, la Picarde a battu son adversaire sur ippon, en un peu plus de deux minutes.
Guillaume Delville résume ainsi sa journée : "beaucoup de pression sur les épaules de Madeleine. Madeleine a montré qu’elle a été au-dessus aujourd’hui. Je pense qu’aujourd’hui, elle a fait un grand pas vers les Jeux de Paris."
L'intéressée évoque être "super fière d'être arrivée au bout de cette journée". Si elle avoue que l'or était son objectif, l'essentiel est ailleurs. "C’était important pour moi au-delà de la médaille, au-delà de l’enjeu. Je sais qu’il y a un gros enjeu derrière, Paris, les Jeux. Mais c’était surtout pour moi-même". Elle s'est dit : "Tu as galéré pendant l'olympiade. Il y a eu des hauts, des bas, mais aujourd'hui, tu as ta carte à jouer, vas-y à fond". Avant de conclure, "tant que je n’ai pas de regrets, c’est le principal. Là aujourd’hui, je n’en ai pas. C’est trop cool."
Une décision dans quelques jours ?
La décision du choix entre les deux athlètes est attendue après le prochain grand Slam, à Bakou, du 16 au 18 février prochain. Si les choix ne sont pas évidents d'ici-là, l'équipe de France se laisse jusqu'au mois d'avril, avec les championnats d'Europe à Zagreb (25-28 avril), pour finaliser sa délégation.
Madeleine Malonga espère que cette performance suffira, mais elle se dit prête à "remettre le couvert" s'il le faut.