Mal-être et démissions en chaîne : les médecins du travail de l’ASMIS en grève pour dénoncer leurs conditions d’exercice à Amiens

Les salariés de l'ASMIS ont entamé une grève à Amiens ce 28 avril pour demander à leur direction davantage de moyens pour exercer sereinement. Cette association de la médecine du travail dans la Somme affronte un pic d'activité depuis la crise du Covid.

Être malheureux au travail serait-il le comble pour un médecin du travail ? Ce jeudi 28 avril, les salariés de l'Association santé et médecine interentreprises du département de la Somme (ASMIS) se sont mis en grève pour dénoncer "une organisation défaillante" , qui ne leur permet pas d'exercer leurs métiers dans des "conditions acceptables".

Depuis la crise du Covid, cette association privée départementale, forte de 120 salariés, est confrontée à une augmentation de son activité. Selon les grévistes, le management ne s'est pas adapté à ce pic, et les conditions de travail et l'ambiance se sont alors nettement détériorées.

"On manque de temps pour faire notre travail"

"On a eu des démissions en chaîne dans tous les corps de métiers : médecins, infirmiers, assistants, etc. Et en attendant des recrutements, malheureusement bien trop lents, l'activité des démissionnaires se reporte sur les salariés qu'il reste", détaille une déléguée syndicale à la CGT. Les délais d'intervention s'allongent, au grand détriment des salariés de l'ASMIS et de leurs clients, c'est-à-dire les personnels des entreprises adhérentes à l'association.

Par leur grève, les salariés de l'ASMIS demandent "davantage de moyens humains et matériels, un management totalement remanié et une hausse des salaires équitable pour tous les corps de métiers de l'association, énumère cette responsable syndicale. On manque de temps pour faire notre travail correctement."

Vers une issue le 6 mai ?

Il y a trois semaines lors des négociations annuelles, la direction de l'ASMIS avait consenti à une augmentation de salaire de 500 euros des médecins du travail et de 2,5% pour les autres professions que compte l'association. "C'est un manque de reconnaissance pour les salariés qui se sont énormément impliqués," assène l'employée.

Un conseil d'administration de l'ASMIS s'est tenu ce 28 avril pour notamment évoquer le mal-être de ses salariés et la grève qui en découle. "La direction a dit avoir entendu nos revendications, compris les problématiques internes. Un dialogue social est en cours," relate la déléguée syndicale CGT. La situation pourrait se débloquer le 6 mai, lors d'une réunion exceptionnelle du comité social et économique (CSE) de l'association samarienne.

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