Une association de quartier à Amiens a lancé le défi "nettoie ton kilomètre" afin d'inciter les habitants à ramasser les déchets, notamment les masques de plus en plus nombreux sur les trottoirs de la ville.
C'est malheureusement devenu un incontournable : le masque jetable. Il est également le nouvel ennemi de Thérèse Lagache, bénévole de l'association de quartier la Maison du Colonel à Amiens. "Vous voyez ici, il peut bloquer les caniveaux voire même une arrivée d'eau", nous montre-t-elle en enlevant un masque d'une bouche d'égout.
Depuis trois mois, la retraitée sillonne les rues d'Amiens et tombe très régulièrement sur ce nouveau déchet. "Ce qui m'a beaucoup surpris, c'est de voir les incivilités partout à tous les niveaux, dans les rues, les bosquets... Ici, c'est un espace qui est arboré, visiblement entretenu, et on a déjà ramassé 4 masques dans le secteur", souligne-t-elle.
Et il n'y a pas qu'à Amiens que le phénomène existe. En France, cela représente 400 tonnes de déchets plastique par jour. À l'échelle amiénoise, Thérèse Lagache a fait le calcul. "Pour une période qui allait du 4 octobre au 4 janvier, j'ai voulu voir ce que cela représentait pour une personne seule et j'ai dépassé les 1000. Ça fait peur !"
Peu de solutions de recyclage
1037 masques exactement que la retraitée a ramassés puis déposés dans une borne mise à disposition par l'association de quartier. Une solution temporaire. "Pour l'instant, on propose aux gens de les déposer ici parce qu'on se dit que ce n'est pas forcément un déchet que l'on a envie de garder chez soi. Par contre, on n'a pas encore de solution idéale pour les transformer, seulement l'incinération", confie Marine Pinet, coordinatrice à la Maison du Colonel.
En France, seulement une poignée d'entreprises proposent le recyclage des masques jetables, comme la société Paxtil située à Châtellerault près de Poitiers, et sont toutes débordées.