En réaction à l'annonce du décès de Jacques Chirac, l'ancien maire d'Amiens Gilles de Robien était l'invité du JT soir de France 3 Picardie. En 1996, le président Chirac était venu en visite trois jours dans la capitale picarde.
Il se souvient de "ses marques de confiance". L'ancien maire d'Amiens, Gilles de Robien a été ministre pendant 5 ans sous Chirac. "Il ne m'a jamais fait le moindre reproche en public, c'est agréable de travailler dans ses conditions", a-t-il déclaré sur notre plateau.
Jacques Chirac est venu deux fois dans la capitale picarde : en 1996 et en 2006.
En 1996, la visite durent deux jours. L'occasion de débattre des difficultés rencontrées par les Picards. Il est accueilli à l'hôtel de ville d'Amiens par une cérémonie militaire, mais ne résiste pas longtemps à un bain de foule improvisé.
Il décide même de se rendre à la Préfecture à pied où un dîner républicain l'attend. Sur le chemin, il continue à signer quelques autographes. "On perd un président profondément sincère et profondément humain, c'était quelqu'un qui aimait les gens", confie aujourd'hui Gilles de Robien.
Lors de ce dîner, les thématiques présentées par des élus de tous bords sont abordées : les conséquences des délocalisations, les problèmes de contraintes administratives, l'agriculture, l'industrie.
Visite à Amiens Nord, lieu de la fracture sociale
La fracture sociale étant l'un de ses principaux thèmes de campagne en 1995, le président Chirac est attendu pour son second jour de visite au centre commercial Colvert à Amiens Nord.Il a pris son temps, il est venu à un comité de quartier, j'étais ému de voir un président aussi attentif
À l'époque, le quartier compte plus de 20% de chômeurs, dont les 2/3 ont moins de 30 ans. Certains habitants espèrent ainsi que la visite du président de la République incitera les entreprises à investir. "Il a pris son temps, il est venu à un comité de quartier, on a vu un président monter sur la tribune et dire ce qu'il pense de la démocratie locale, mais quelle proximité !", se souvient Gilles de Robien.
À l'ordre du jour du Conseil municipal délocalisé à Amiens Nord : un pacte de relance pour la ville avec le projet adopté de zone franche qui permet aux entreprises d'avoir des avantages fiscaux lors de leurs implantations dans des quartiers défavorisés.
Réconciliation après l'histoire du TVG
En 1987, alors que Jacques Chirac est Premier ministre, il prend la décision controversée de ne pas faire passer le TGV par Amiens. Gilles de Robien ne cache pas son mécontentement. Cela lui a valu des échanges musclés avec Jacques Chirac, qu'il regrette aujourd'hui. "Il a fait une erreur importante qui porte encore préjudice à notre région, mais à sa décharge le dossier était préparé depuis très longtemps et lorsqu'il arrive comme Premier ministre en 1986, il est déjà bouclé", explique l'ancien maire d'Amiens. "Il aurait pu encore rectifier et cela m'a valu des explications un petit peu fraîches, aujourd'hui je m'en veut un peu de lui avoir demander de le voir en tête-à-tête et de lui dire qu'il nous avait fait du tort."
Pour revoir notre édition spéciale consacrée au décès du président Jacques Chirac :