Obligés d'avoir un pass sanitaire, les bateliers font grève à Amiens : les barques à quai aux hortillonnages

En conflit avec le président de l'association pour la protection et la sauvegarde des hortillonnages, les bateliers ont décidé de ne pas accueillir de touristes ce samedi 31 juillet. Le site est resté fermé tout le week-end. Explications.

Une image rare en pleine période estivale. Les barques des hortillonnages sont à quai ce samedi 31 juillet. "On est très déçu. C'était l'une des étapes de notre périple", lâchent quelques touristes bloqués à l'embarcadère.

Les 12 bateliers font grève après la décision de leur président. Mercredi 28 juillet, René Nowak, le président de l'association pour la protection et la sauvegarde des hortillonnages, a décrété que les salariés qui n'étaient pas en possession du pass sanitaire ne pourraient pas reprendre le travail à compter de ce week-end. "Il faut être logique. On ne peut pas demander à des touristes d'avoir le pass et que des bateliers ne soient pas vaccinés. S'il y a un pépin, je serai responsable", argumente René Nowak.

"C'est une situation inédite. On nous empêche de travailler sans motif valable", réagit Hubert Pingault, guide batelier depuis 22 ans. Sentiment identique pour son collègue Alexis Lefevre : "C'est une situation un peu incompréhensible pour nous."

Que dit exactement la loi ?

Le projet de loi sanitaire a été adopté par le Parlement dimanche 25 juillet. À partir du 30 août, les salariés de lieux recevant du public devront présenter leur pass sanitaire à leur employeur afin de pouvoir travailler. Passé cette date, les employés sans pass sanitaire risquent une suspension de leur salaire et de leur contrat. La ministre du Travail, Elisabeth Borne, a précisé que les salariés pourront "prendre des RTT ou des jours de congés" afin de leur laisser du temps avant toute sanction. Si la situation dure, l'employeur devra le convoquer pour trouver une solution.

Mais avant cette date du 30 août, un employeur ne peut suspendre un salarié sans pass sanitaire. Interrogé là-dessus, René Nowak campe sur ses positions.

De leur côté, les bateliers rencontrés ne se disent pas opposés au vaccin. D'ailleurs, une majorité d'entre eux est déjà vaccinée. Ils pointent du doigt le calendrier du président. "Notre président nous interdit de travailler alors qu'on est un mois avant la date de l'entrée en vigueur de la loi. Nous, on est saisonnier, on est là pour travailler. Le but n'est pas de salir l'image de l'association. On est tous passionnés. On veut juste faire découvrir ce magnifique site.

Grilles fermées ce dimanche

Ce dimanche 1 août, le site est également resté fermé au public. "On est tous venu travailler et on a trouvé porte close ce dimanche. On est resté toute l'après-midi. On n'a pas eu de nouvelles de notre président. On a vu une centaine de touristes qui étaient, comme nous, bloqués. On demande la démission de notre président", raconte Alexis Lefevre.

Les bateliers espèrent une reprise de l'activité au plus vite. Ils assurent de leur côté avoir entamé des démarches contre le président de l'association.

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