La Ligue 2 reprend ce vendredi 16 août, avec le match de l'Amiens SC contre le Red Star. Côté tribunes, les supporters picards débutent une grève des animations, pour dénoncer la programmation de matches en semaine, décision du diffuseur qui contrevient avec l'activité de supporters. Fédérés, ils se réservent le droit de mener des actions "crescendo".
L'ambiance n'est pas à la fête aux abords du stade de la Licorne, à la veille de la reprise du championnat de Ligue 2. Pour le duel inaugural face au Red Star ce vendredi 16 août, la principale association de supporters de l'Amiens SC, le kop Tribune nord, fera grève. Il dénonce la programmation de matches les vendredi et lundi soirs, décision du nouveau diffuseur du championnat, prise selon eux au détriment des supporters.
"On a des contraintes, des responsabilités professionnelles et personnelles. Comme tout groupe de supporters ultras ou non, notre vocation c'est de créer des animations et de soutenir le club en se rendant aux quatre coins de la France dans le cadre des déplacements, rappelle Fabien Cassar, représentant de Tribune nord. Malheureusement, si ça reste comme ça, ça va être compliqué de mener nos activités. On pourrait même les cesser."
La Tribune nord a publié une lettre ouverte à destination du président Bernard Joannin, qui reste pour le moment sans réponse.
Les supporters de Ligue 2 s'unissent
Le kop amiénois n'est pas seul : l'Association nationale des supporters a aussi rédigé une lettre ouverte au directeur des antennes du diffuseur et une vingtaine d'associations de supporters de clubs de Ligue 2 ont cosigné une tribune baptisée "le foot, c'est le week-end !". Dans ce texte, les supporters annoncent "une grève reconductible de toutes leurs activités d'animation en tribune, que ce soit à domicile ou à l'extérieur."
On s'attaque directement à la Ligue de football professionnel (LFP) et au diffuseur Bein Sport, pour les faire flancher. On a des messages communs, en collaboration avec d'autres groupes de supporters. Pour l'instant, on part sur des actions plutôt soft, mais on se garde le droit de faire monter crescendo ces actions si nécéssaire.
Fabien Cassarreprésentant de Tribune nord
Concrètement, les supporters ne vont pas s'interdire d'aller voir les matches pendant cette grève : ils comptent simplement "rendre les stades complètement amorphes" en ne lançant plus d'animations en tribunes, "à minima les trois premiers matches de la saison".
Cette grève, qui pourrait être reconduite "est prise de manière collaborative et sera suivie par la grande majorité des groupes de supporters de Ligue 2", prévient Fabien Cassar.
Les clubs pris en étau
Côté clubs, plusieurs dirigeants affirment soutenir leurs supporters. C'est le cas d'Edwin Pindi, président de l'USL Dunkerque, lui aussi pensionnaire de Ligue 2. Il craint cependant des retombées négatives : "[Cette grève] a un impact, c'est un cercle vicieux. On a besoin de nos supporters pour gagner des matches à domicile mais aussi en termes de recettes commerciales. Ce serait un frein pour notre développement de ne pas compter sur leur soutien," reconnaît-il.
Edwin Pindi poursuit : "On va user de toute notre influence pour contenter tout le monde, mais le mot final ne nous appartient pas, malheureusement." Si les supporters souhaitent se faire entendre par leur silence, le diffuseur fait pour l'instant la sourde oreille.
