Depuis plusieurs semaines, les jours sans pluie se font rares à Amiens. Une situation difficile à gérer pour les restaurateurs dont les mois d'avril et mai constituent le lancement de la saison estivale. Leurs terrasses restent inoccupées et leur chiffre d'affaires ne décolle pas, à trois semaines de l'été.
Vide, vide, et désespérément vide. À travers les gouttes de pluie, nous avons bien cherché, mais impossible de trouver un seul client en terrasse à Amiens. Il faut dire que la météo n'est pas au rendez-vous et ce depuis plusieurs semaines.
"C'est catastrophique, on est sur un décalage d'à peu près trois semaines par rapport à ce qu'on aurait dû pouvoir sortir, c'est dramatique", atteste Noémie Caron, cogérante d'un restaurant d'Amiens.
Dans un bar situé non loin, la terrasse est de sortie, mais sans grand espoir pour le patron. Moins 40% de chiffre d'affaires ce mois-ci par rapport à la même période l'an dernier. "Depuis un certain temps, on ne peut plus chauffer les terrasses. Ce qui fait que tout ce qu'on a perdu depuis l'hiver, on pensait le retrouver en été, mais il n'y a pas de beaux jours, donc on est encore dans le fond", déplore Aristide Gneba.
"L'ambiance générale est plutôt triste"
À quelques semaines de l'été, les responsables d'une crêperie du quartier Saint-Leu ont eux carrément jeté l'éponge : les chaises et les tables resteront encore pliées pour le moment. "On perd à peu près 30 à 40 couverts par service avec la météo, c'est énorme, cela impacte sur les chiffres. Et même pour nous, c'est plus agréable de travailler en terrasse, d'avoir la vue sur la cathédrale avec le beau temps", assure Frédéric Piedelievre, serveur d'une crêperie d'Amiens.
Une situation partagée par la grande majorité des restaurateurs de la ville. "Sur le mois d'avril et de mai, qui normalement sont des périodes agréables surtout avec les ponts, la moyenne générale sur Amiens, sur les endroits où vraiment il y a des terrasses où les restaurants vivent grâce à leur terrasse, on est aux alentours de -15% par rapport à l'année dernière, indique Laurence Flamand, trésorière de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH) de la Somme. L'ambiance générale est plutôt triste, notamment pour les clients, quand vous avez un gros orage qui commence à tomber et que vous allez au restaurant, en général, vous faites demi-tour et vous restez chez vous."
Un droit de terrasse payé, mais pas exploité
Une situation également préoccupante pour Pedro Chuvas, patron d'un restaurant d'Amiens depuis 26 ans. Il dépense plus de 5 000 euros par an en droit de terrasse pour exploiter un espace au bord de la Somme. "On va voir comment cela se passe en fin d'année, quand on aura nos droits de terrasse à payer. En espérant que la municipalité puisse comprendre, interagir par rapport à ça et faire quelque chose de substantiel, parce que payer un droit de terrasse pour une terrasse que l'on n'exploite pas, c'est compliqué pour nous", affirme-t-il.
Les terrasses pourraient être de nouveau exploitées la semaine prochaine avec le retour du beau temps et des températures plus clémentes.
Édité par Eline Erzilbengoa / FTV