Une centaine de personnes se sont rassemblées devant la mairie d’Amiens (Somme), mercredi 8 mai 2024, afin de manifester contre l’arrêté anti-mendicité qui est effectif depuis une semaine.
“Désormais, jusqu'à la maison de la culture et dans les rues adjacentes, les personnes, qui demandent simplement quelques pièces pour se nourrir, s’exposent à une amende”, rappelle un manifestant au mégaphone.
Une semaine après l’entrée en vigueur de cet arrêté municipal, le 1ᵉʳ mai dernier, une centaine de personnes clament toujours leur opposition.
Les premières verbalisations
L'arrêté s’applique dans plusieurs rues de l'hyper-centre d’Amiens, entre 8 heures et 20 heures, jusqu'au 31 août. “On trouve ça honteux et absurde”, réagit Amina Selmi, secrétaire des Maraudes citoyennes amiénoises. "On ne comprend pas comment on peut demander de l'argent à des personnes qui n'ont rien et qui demandent justement de l'aide."
Certains peuvent mendier durant cinq ou six heures pour avoir 3 ou 4 euros à la fin. Pour beaucoup, c'est la seule façon de s'acheter de l'eau ou de la nourriture. Ils sont là par nécessité, pas par envie.
Amina SelmiSecrétaire de l'association des Maraudes Citoyennes Amiens
Selon cette bénévole, une semaine après l’entrée en vigueur de l’arrêté, des sans-abri ont été verbalisés. "Certains ont reçu des amendes basiques, autour de 38 euros, tandis que d'autres ont eu un tarif majoré, 138 euros."
Un recours en justice déposé
Du côté de la municipalité, Brigitte Fouré, maire d’Amiens (UDI) expliquait le 29 mars dernier à l’AFP que des "commerçants se sont plaints du comportement de certaines personnes sans domicile fixe, de mendicité agressive."
Face à cet arrêté, Maraudes citoyennes amiénoises, la ligue des droits de l’homme et Solidaires-amiénois (SolAm), ont déposé conjointement un recours.
Le tribunal administratif examinera une demande de suspension en référé, ce mardi 14 mai, à 14 heures. Les associations invitent toutes les personnes opposées à cet arrêté à se rendre à l'audience.