Tombée amoureuse du RC Lens, la journaliste Manon Cruz photographie depuis 5 ans les habitués des tribunes du stade Bollaert et cette atmosphère qui lui tient à cœur. Son travail vient d'être publié dans un magazine anglais, Terrace Edition, spécialisé dans les reportages au sein des supporters de football.
La passion des ambiances de tribunes de stades, ça dépasse les frontières. Journaliste photographe au Courrier picard, Manon Cruz a vu ses photos publiées dans le magazine Terrace Edition, revue anglaise spécialisée dans le reportage autour des supporters de football, dont le 2e numéro vient de paraître ce 4 décembre.
Au fil des 80 pages de la publication créée par un collectif de rédacteurs et de photographes, le lecteur vogue des stades de Tokyo à Berlin en passant par ceux de Serbie ou du Caucase géorgien. Sur les clichés, les fans arborent écharpes et fanions bigarrés, tantôt blanc et bleu, noir et jaune... mais aussi sang et or.
Here it is ! My first publication in the british magazine @TerraceEdition. Focus on Lens fans through my lens 🙃
— ManonC. (@Zrcma_non) December 4, 2023
Glad to show you this collaboration with talented photographers and writers.
📸ManonCruz pic.twitter.com/9D5CARRC6Q
"Ce sont des photos prises à Lens cette saison lors du match à domicile contre le LOSC, raconte Manon Cruz, dont le travail a été repéré par Terrace Edition sur X (ex-Twitter). Je leur ai envoyé un portfolio [un ensemble de photos accompagnées d'un court texte, NDRL] dans lequel j'avais sélectionné quelques photos plus anciennes qui datent du Covid. Je les ai choisies car c'est à ce moment que j'ai compris que le RC Lens était bien plus qu'un club de foot."
Un cortège s'était formé devant le stade pour accueillir les joueurs, ça chantait. Il y avait une communion indescriptible, c'était un truc de dingue. C'était un moment unique pendant cette crise sanitaire, ça faisait du bien de voir les gens se rassembler à nouveau ainsi.
Manon CruzJournaliste photographe
"Happée" par Bollaert
Rien ne prédestinait la journaliste à se passionner pour les Lensois. Originaire de Dijon, Manon Cruz a été "happée" par l'ambiance du Racing dont elle a couvert les matches à partir de 2017 pour les éditions de Nord-Littoral. Après des études en STAPS puis une réorientation à l'école de journalisme de Lille, elle travaille pour les hebdomadaires du groupe Nord-Littoral. "Je me suis formée toute seule à la photo, relate Manon Cruz. Nord-Littoral couvrait l'actualité du RC Lens à l'écrit, et je leur ai proposé mes services de photographe. J'ai découvert Bollaert, c'était une ambiance impressionnante."
Je me suis dit "wow, ça pue le football", il y avait une ferveur incroyable. C'est fou, à l'époque je pensais pas que ce sport me plairait autant. Le temps a passé et Lens est vraiment devenu mon club de cœur.
Manon CruzJournaliste et photographe
Un rite de passage à l'âge adulte
Depuis son entrée au Courrier picard en juillet 2021, Manon Cruz ne couvre plus les matches des Sang et Or. Mais elle continue à assister aux matches et à prendre des clichés des tribunes. "Je me rends à Bollaert en dehors de mon travail, sur mes jours de repos ou sur mes vacances. C'est le cas des photos publiées dans Terrace Edition. C'est super qu'ils les aient publiées, je n'ai pas travaillé pour rien !" sourit-elle.
Inspiré des ground hoppers - ces curieux qui visitent les stades autour du monde dans le but de les collectionner - la philosophie du magazine anglais colle parfaitement à la vision du football de Manon Cruz. "Les supporters, ce ne sont pas que des gens qui assistent aux matches en buvant de la bière ! C'est plus complexe que ça, il y a une âme dans les stades, c'est tout un monde, toute une sociologie. Pour certains, aller au stade est un rite de passage à l'âge adulte. Je regrette de ne pas avoir connu ça lorsque j'étais plus jeune, confie-t-elle.
Après avoir "découvert" le football à Bolleart, Manon Cruz balade aujourd'hui son objectif dans les enceintes de clubs européens de toutes envergures. Elle a notamment documenté des matches lors de l'Euro 2021 à Budapest, Munich ou Rome, mais aussi à Derry (D1 irlandaise), Bolton (D3 anglaise) ou encore Fort William (D6 écossaise). "Je rêverais de réaliser le même travail pour davantage de clubs en France," glisse-t-elle.