À Amiens, l'entreprise Ozange aide des femmes et des hommes à se réinsérer. Sabine Verhaegen, Picarde dynamique et passionnée, a consacré une partie de sa vie à cette structure dont elle passera bientôt le flambeau.
En 1985, alors qu’elle est assistante sociale depuis 10 ans, Sabine Verhaegen se retrouve cheffe d’entreprise. Cette Amiénoise d'origine avait une envie bien précise en tête : "accompagner vers l’emploi des personnes qui sont hébergées dans des centres. Des femmes avec des enfants, sans formation, sans qualification."
"Au début, je ne comprenais rien", sourit-elle. "Un business plan, un développement économique... Je ne savais pas ce que c'était." Puis, l'idée naît d'un constat.
"À Amiens, à cette époque, il n’y avait que très peu de ménage proposé aux clients ou d’aide à la personne. Il y avait donc un besoin de travailler pour les femmes et un besoin de service pour les bénéficiaires."
Sabine VerhaegenFondatrice du groupe Ozange
Une entreprise qui se renouvelle
L'essentiel des activités repose d'abord sur l'aide à domicile ou les chauffeurs-accompagnateurs. Puis, douze ans après ses débuts, le concept grandit. "Il y avait peu de service de repassage sur le secteur donc on a aussi développé cette activité", se souvient Sabine Verhaegen.
Chaque année, 60 personnes sont formées dans cet atelier de repassage."Ça s’appelle un parcours d’insertion par l’activité économique, cela dure deux ans", explique la directrice. "Avant d’entrer, il y a tout un processus de recrutement. On travaille avec Pôle emploi et d’autres partenaires qui nous adressent des personnes qui ont envie de travailler sur cette activité."
Béatrice François n’avait pas travaillé pendant 10 ans pour élever sa fille. Depuis janvier 2022, elle est agent de repassage. "Ça fait du bien de venir au travail, rencontrer du monde, avoir une vie sociale", raconte-t-elle.
Un maître-mot : la formation
En 2021, face à l’augmentation des demandes de couture, l’entreprise s’adapte à nouveau. Ni une, ni deux, un atelier de couture voit le jour.
"On se trouve dans une région où le textile et la couture sont quand même dans nos racines. C’est un des métiers où il fallait redonner de la formation."
Sabine VerhaegenFondatrice du groupe Ozange
Devant sa machine à coudre, Myriam répare une doudoune apportée par un client. Arrivée en novembre 2017, elle est aujourd’hui tutrice et transmet son savoir-faire. "J’ai commencé la couture très jeune. Avec le marché, tout est parti à l’étranger. On se retrouve aujourd’hui à refaire de la confection à Amiens", explique-t-elle, satisfaite.
Une directrice appréciée des salariées
Auprès des salariés, Sabine Verhaegen semble faire l'unanimité. "Elle est toujours souriante. Si elle sait qu'il y a un problème, elle va le résoudre le plus rapidement possible", complimente Myriam Lenoir, couturière.
C'est quelqu'un qui nous met en confiance, qui essaie de tout faire pour nous. C'est quelqu'un de très gentil et de humble.
Cathia LenoirCouturière
Au total, en l’espace de 35 ans, plus de 6 000 personnes ont bénéficié de l’accompagnement d’Ozange. Désormais proche de la retraite, Sabine Verhaegen dit ne pas avoir "vu le temps passer", être "riche" de toutes ses rencontres et confie avoir "encore du mal" à réaliser tout ce qu’elle a construit.
Âgée de 64 ans, elle passera en octobre le relais de ce qu’elle appelle sa "fourmilière". Sophie Poirot, directrice adjointe, a été désignée pour reprendre le flambeau : "Je suis très fière. Le cadeau est beau, l’équipe est prête, je travaille ici depuis 20 ans alors je connais les valeurs. J’ai envie de les porter haut."
Retrouvez le témoignage complet de Sabine Verhaegen ci-dessus, dans l'émission Hauts Féminin, et les autres épisodes de l'émission sur la plateforme france.tv.