À 12 ans, Jade Psonka rêve de devenir joueuse de tennis professionnelle. Au pôle Espoirs de l'Amiens AC, son entraîneur compte bien la hisser dans le top 50 Europe d'ici la fin de l'année prochaine.
Une détermination sans faille, un mental d'acier, et de grandes capacités sportives : Jade Psonka a tous les atouts pour devenir une grande joueuse de tennis. Repérée par la ligue de tennis des Hauts-de-France à 8 ans, elle rêve de passer pro d'ici quelques années. Ses entraîneurs parlent d'une jeune fille "avec le tempérament et la volonté indispensables à ce sport", d'une "matcheuse qui n'aime pas perdre", et "toujours prête à travailler".
De la glace aux courts
Si Jade est une sportive dans l'âme, rien ne la prédestinait à faire du tennis. Toute petite, elle faisait du patinage. À 6 ans, on lui propose même d'intégrer l'école des Gothiques. "Je n'étais pas vraiment sereine à l'idée que ma petite fille se retrouve dans cet univers très masculin, toute seule dans son vestiaire avec 10 garçons celui d'à côté", rit sa mère aujourd'hui. "Avec son papa, on ne savait pas trop si c'était une bonne idée." Finalement, la question ne se posera pas. En regardant Roland Garros à la télé avec ses parents, elle décide que son sport, ce sera finalement le tennis. Elle demande à ses parents de l'inscrire... Et se révèle très douée.
Graine de championne
Les entraîneurs de la Ligue, chargés de "détecter" les jeunes talents, s'en rendent compte rapidement. "On a repéré très vite son envie, elle était matcheuse, elle aime faire des compétitions.", explique son entraîneur Benjamin Kosir, qui s'occupe d'elle depuis trois ans. Et surtout, elle est prête à travailler, c'est quelque chose qui nous semble très important. Alors on lui a proposé un planning plus intensif."
Elle s'entraîne désormais 15 heures par semaine. Un rythme que Jade accepte avec enthousiasme... et lucidité, aussi. "J'en n'ai pas marre, ça me plait ! [...] J'aimerais bien devenir pro, après j'ai un plan B... devenir prof de tennis et suivre des jeunes ! Je veux rester dans le monde du tennis, je me vois pas faire autre chose. [...] Dans le tennis féminin, on gagne moins que chez les garçons, alors je sais que ça peut être compliqué, surtout au début."
Un rythme intensif
Entourée de ses trois entraîneurs, elle travaille sa technique, son endurance, sa résistance à l'effort, son mental... Tout pour faire le meilleur parcours possible. "Il reste encore 8 ou 10 ans de formation, donc il y a le temps, mais pas tant que ça. Parce qu'en face, la concurrence étrangère féminine est en avance. En France, on a souvent 2 ans de retard sur le niveau de jeu. Donc on a un peu de temps, mais il ne faut pas traîner."
Mais on peut dire que Jade avance, et progresse vite. Objectif : entrer dans le top 50 du classement tennis Europe d'ici la fin de l'année prochaine. Elle participe déjà à plus dix tournois internationaux par an. Mais entre les compétitions et les entraînements, elle doit aussi trouver le temps d'être une bonne élève. Pas question d'être dispensée de devoirs ni d'interros !
Le proviseur de son collège, qui a l'habitude d'accueillir des jeunes sportifs du pôle espoirs, lui a permis d'aménager son emploi du temps. Elle est dispensée de quelques cours comme la musique, et a l'autorisation de manquer des jours d'école lorsqu'elle doit partir à l'étranger pour les tournois. "En assistant à 70%, elle a d'excellents résultats, parce qu'elle compense avec deux phénomènes importants. Premièrement, elle a une excellente binôme en classe qui lui communique tous les cours. Et puis elle a aussi une structure familiale solide qui lui permet de compenser."
Tournée vers l'avenir
À l'avenir, elle pourrait être obligée de passer aux cours par correspondance. Mais pour l'instant, cette formule lui convient. "J'aime bien l'école, et je vois plein de monde, je reste pas qu'au tennis, toute seule, je vois mes copines."
Le chemin est encore long et difficile pour devenir une joueuse professionnelle. Pour tenir, Jade s'inspire de ses modèles. "Le premier, c'est Federer. Il a une super attitude, et un super revers. J'adore comment il joue. Ça parait tellement simple, le tennis, quand il joue ! [...] La deuxième, c'est Simona Halep. Elle est super combattante. On n'a pas le même style de jeu, mais on se ressemble sur le tempérament. Parfois, elle est pas très contente d'elle, elle râle un peu... comme moi quoi!", plaisante-t-elle.
Qui sait, dans dix ans, son nom résonnera peut-être sur le court central de Roland Garros, comme celui d'une autre petite fille picarde repérée par la Ligue il y a plus de 20 ans... Une certaine Amélie Mauresmo.