PORTRAIT. Jérémy Stravius, de champion de natation à gérant de bar de nuit, une reconversion réussie

Simple, accessible, le premier Français champion du monde de natation vient parler de sa carrière de nageur et de sa reconversion en gérant de bar à Amiens. Volubile, l'ex-athlète garde un orteil dans l'eau pour transmettre aux jeunes nageurs son expérience. #Vousêtesformidables.

Palmarès en or

Premier Français champion du monde de natation en 2011 à Shangaï, ex-aequo avec Camille Lacourt, dans l'épreuve du 100 m dos. Il est aussi champion olympique de relais 4 x 100 m nage libre, à Londres en 2012 et douze fois champion d'Europe. Polyvalent, il excelle à la fois dans les épreuves de dos, de nage libre et de papillon. Il est fier d'avoir tenu plus de dix ans au plus au niveau international dans ce sport exigeant qui demande beaucoup d'heures d'entraînement et par conséquent de sacrifices. 
 

"J'envie les athlètes de Paris 2024"

Si bien qu'"Un matin, je me suis dit lorsque je commençais à nager et à m'entraîner que ça serait le dernier entraînement. Je l'ai su. C'était la fin de toute ma carrière internationale. J'aurai 36 ans en 2024, ça devient un peu âgé. On va dire que ça devient assez rare les nageurs de plus de 30 ans sur la scène internationale. Et puis, j'ai fait mon temps, [plus de 10 ans de carrière internationale et deux olympiades] il était temps de tourner la page et passer à autre chose", explique le nageur qui suivra d'un oeil attentif les JO de Paris. "A Barcelone en 2013 [championnats du monde où il remporte 4 médailles dont 2 d'or en : 4 x 100m quatre nages et 4 x 100 m nage libre], les supporters français étaient très nombreux, on se serait cru en France ! Donc j'envie les athlètes qui vont être à Paris en 2024" , explique celui qui était craint dans les parties non-nagées, c'est-à-dire les coulées "malheureusement limitées à une certaine distance - sinon beaucoup de nageurs passeraient leur temps sous l'eau - mais c'était ma force".

Rêve d'entreprenariat 

L'arrêt de la carrière internationale, une révélation brutale, sans doute, mais les années, les milliers d'heures passées dans l'eau commençaient à peser. "C'était tout le temps, tous les jours plus de 300 jours par an. Un mois de vacances dans l'année, complètement décalé par rapport aux vacances scolaires. Il y avait beaucoup moins de plaisir et quand on a connu beaucoup de succès, d'événements incroyables, des victoires que je n'arrivais plus à avoir sur les dernières saisons, c'était dès lors compliqué de m'obliger ; de me donner un coup de pied aux fesses pour continuer donc je me suis dit c'est le moment d'arrêter."
 

Pourtant, après Rio en 2016 (argent en 4 x 100 m nage libre) Jérémy Stravius avait anticipé sa reconversion. Plusieurs projets d'entreprenariat avaient alors émergé (salle de karting électrique, escape game avec bar intégré). Ils tomberont à l'eau, le Covid suivra et le stress d'une nouvelle carrière professionnelle se fait à nouveau sentir. Mais l'homme est entraîné à rebondir à ne pas se reposer sur ses lauriers. Aujourd'hui, il est heureux de s'être lancé avec son compagnon José, d'avoir ouvert son bar amiénois, le Point ! Bar en août. 

"J'ai encore un orteil dans l'eau..."

Parallèlement à cela, Jérémy Stravius transmet son expérience en compagnie de Camille Lacourt à des jeunes nageurs d'un club de natation de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine. Il nage encore pour des compétitions nationales et pour garder la forme (deux-trois entraînements semaine de 3 km contre onze entraînements semaine de 5-6 km à l'époque internationale). Pour les jeunes encore, il ne se voit pas en "super-héros" ou en "porte-drapeau" mais témoigne juste par son exemple - "où tout s'est bien passé" - qu'il ne faut renoncer à quoi que ce soit parce qu'on est homosexuel. "Ca m'embête toujours de savoir ça : qu'un jeune se refuse de faire du sport ou un sport, jugé à tort, trop viril, en raison de son homosexualité". Dans le documentaire, "Faut qu'on parle" [où trois hommes et trois femmes, sportifs professionnels évoquent leur homosexualité pour en finir avec les tabous] il témoigne donc, pour venir en aide à des jeunes parfois peut-être un peu "vulnérables". Même si c'est parfois difficile en raison d'une certaine homophobie ou bêtise d'autrui, c'est toujours possible d'y arriver dit en substance l'invité de Virginie Demange, à découvrir vendredi 22 octobre dans Vous êtes formidables à 9.05 sur France 3 Hauts-de-France.

 

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