"Qu'on m'élise Présidente de la République, pour voir..." : l'audace de Marie Denizard, première femme candidate à l'élection présidentielle

L'histoire du dimanche - Les femmes n'ont obtenu le droit de vote et d'éligibilité qu'en 1944 en France. Le résultat d'une longue lutte politique, à laquelle une Picarde a pris part avec ferveur. Si elle a aujourd'hui disparu des livres d'histoire, Marie Denizard, Amiénoise née dans l'Aisne, est la première femme à s'être présentée à l'élection présidentielle.

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Marie Denizard. Ce nom ne vous dit sûrement rien. Cette native de Pontru, dans l'Aisne, s'est pourtant battue pour marquer l'histoire politique française, animée par une conviction profonde : les femmes doivent pouvoir participer à la vie politique au même titre que les hommes. Pour porter ce message, elle s'est présentée à de nombreuses élections, jusqu'à la présidentielle de 1913. Son nom et son combat sont pourtant tombés dans l'oubli. Jusqu'à ce que la chercheuse en histoire des femmes Prescillia Da Silva s'y intéresse, et décide d'y consacrer son mémoire de master.

"C'était un peu un pari, parce que je ne savais pas ce que ça allait donner, ce que j'allais trouver", confie-t-elle. Ses recherches lui ont finalement permis de retracer une très grande partie de la vie de Marie Denizard. On sait toutefois peu de choses et son enfance et sa jeunesse. Née en 1872 d'un père dentiste et d'une mère couturière, elle étudie au lycée de jeunes filles d'Amiens, ville dans laquelle elle finira par s'installer avec sa mère et ses sœurs.

Les femmes privées de pouvoir politique

Son père décède en 1904, alors que Marie est âgée de 32 ans. D'après Prescillia Da Silva, on peut imaginer que cet événement ait pu être à l'origine de son engagement politique. "Ce n'est qu'une théorie, mais on peut se dire qu'elle a pu avoir un sentiment de colère du fait que plus personne ne représentait sa voix en politique", suppose-t-elle. En effet, sous la IIIe République, c'est le chef de famille qui représente la voix, et donc le vote, du foyer tout entier. Les hommes ont le droit de vote depuis 1848, mais les femmes ne sont pas considérées comme des citoyennes à part entière.

Il faut aussi prendre en compte le contexte dans lequel elle grandit. Le féminisme commence à prendre de l'ampleur, et même s'il est critiqué, il y a quelques personnalités fortes qui ressortent.

Prescillia Da Silva, chercheuse en histoire des femmes

Sans père et sans mari, Marie Denizard se retrouve donc privée du maigre pouvoir politique dont elle pouvait disposer. "C'est possible que ça ait été un moteur pour elle, poursuit la chercheuse. Il faut aussi prendre en compte le contexte dans lequel elle grandit. Le féminisme commence à prendre de l'ampleur, et même s'il est critiqué, il y a quelques personnalités fortes qui ressortent. C'est possible qu'elle ait pu être influencée par ce mouvement."

Marie Denizard collabore avec plusieurs journaux, dont La Fronde, fondé par la féministe Marguerite Durand. Certains titres de presse disent même qu'elle contribue, en 1906, au rapport du député Paul Dussaussoy demandant l'inclusion des femmes dans l'électorat municipal. En 1910, alors âgée de 38 ans, elle passe à la vitesse supérieure. Plusieurs élections se tiennent cette année-là dans la Somme : elle décide de s'y présenter systématiquement.

Être candidate aux élections, un combat acharné

En avril, elle écrit au préfet de la Somme pour déclarer sa candidature aux élections législatives. En placardant des affiches, en écrivant dans la presse, et en participant à des réunions publiques, elle mène une campagne axée, bien sûr, sur les droits des femmes, mais aussi sur les travailleurs et les travailleuses.

Mais le ministère de l'Intérieur invalide sa candidature, estimant qu'une femme ne peut pas se présenter car elle n'a pas "la qualité de citoyen". Marie Denizard utilise un argument répandu chez les féministes et suffragistes de l'époque : l'ambiguïté de la langue française. Le masculin faisant office de neutre, elle estime que le mot "citoyen" peut désigner aussi bien un homme qu'une femme. Mais comme le souligne Prescillia Da Silva, un arrêt de la cour de Cassation de 1865 confirme l'exclusion des femmes du corps électoral : "Aucune disposition constitutionnelle ou légale n'ayant conféré aux femmes la jouissance des droits politiques, elles ne peuvent être inscrites sur les listes électorales".

Tant pis. Denizard n'a pas dit son dernier mot. Des élections cantonales ont lieu au mois de juillet de la même année. Doullens, Péronne, Montdidier, Abbeville, Amiens... elle se présente dans tous les cantons. Pour cette élection, la déclaration en préfecture n'est pas obligatoire. Son programme et sa profession de foi sont publiés dans le journal Le Chambard.

Mais ce n'est pas impossible que des hommes aient voté pour elle en masse, parce qu'elle représente une voie ouvrière, et ça peut être un vote contestataire contre les hommes politiques en général.

Prescillia Da Silva, chercheuse en histoire des femmes

Les bulletins de vote à son nom sont considérés comme nuls. Mais le journal publie tout de même un décompte des voix qu'elle a récoltées, soit 7 846 pour tous les cantons réunis. Pas de quoi la faire élire de toute manière, mais une réussite tout de même... à condition que ces chiffres soient réels. "Ces résultats sont peut-être un coup de communication, nuance Prescillia Da Silva. On aurait pu l'affirmer si on avait d'autres sources, mais là, on ne sait pas. L'article n'est pas signé, c'est peut-être elle qui apporte ces chiffres. Mais ce n'est pas impossible que des hommes aient voté pour elle en masse, parce qu'elle représente une voie ouvrière, et ça peut être un vote contestataire contre les hommes politiques en général."

Inlassablement je demeurerais candidate à toutes les élections dans la Somme, jusqu'au jour où les droits des Femmes seront reconnus en France, comme ils le sont à l'étranger.

Marie Denizard

Elle se servira toutefois de ces résultats pour renouveler ses tentatives de candidatures. "(...) Inlassablement je demeurerais candidate à toutes les élections dans la Somme, jusqu'au jour où les droits des Femmes seront reconnus en France, comme ils le sont à l'étranger", écrit-elle dans Le Chambard pour annoncer qu'elle se présente à l'élection municipale qui suit. En août, une nouvelle élection législative est organisée dans la 1re circonscription d'Abbeville, suite au décès du candidat élu quelques mois plus tôt. Là encore, Marie Denizard tente sa chance. Elle utilise même un prête-nom masculin pour faire passer sa candidature. Mais une fois de plus, les bulletins de vote à son nom sont considérés comme nul. Certains journaux lui imputent le résultat de 6 800 suffrages, mais d'après les recherches de Prescillia Da Silva, ce chiffre ne tient pas debout.

Une conception genrée des rôles

Quoi qu'il en soit l'année 1910 est une année de campagne électorale pour Marie Denizard. Et en quelques mois, ses revendications évoluent. "En avril, elle s'adresse aux femmes, aux ouvrières et aux mères de famille, elle cherche à inclure toutes les femmes populaires, écrit l'historienne dans son mémoire. La candidate argue que les femmes travaillent, sont soumises aux lois, et méritent donc le droit de vote et d'éligibilité au même titre que les hommes.

Mais au fil des mois, sa position évolue. "Le sujet du travail des femmes subit un revirement de situation dans la propagande de Marie Denizard. Après avoir protégé les travailleuses, Marie considère que les femmes devraient rester à la maison pour protéger l'équilibre familial", écrit la chercheuse. Marie Denizard, elle-même, n'est pas mariée. Si d'autres féministes revendiquent le célibat comme un acte militant pour se libérer de la domination masculine, ce n'est pas son cas. Impossible alors de savoir s'il s'agit d'un célibat choisi. En tout cas, elle s'inscrit clairement dans les conceptions genrées des rôles dans la société. Tout en militant pour que les femmes veuves ou célibataires obtiennent le droit de vote, puisqu'elles ne sont pas représentées par un chef de famille, Denizard défend la thèse assez courante à l'époque selon laquelle les épouses devraient rester au foyer, laissant le travail aux hommes.

Elle propose le droit de vote pour les femmes mariées, à condition seulement que le mari soit défaillant, pas à l'entièreté des femmes. Ça, c'est peut-être stratégique. Pour les suffragistes, c'était aussi un moyen de faire avancer l'idée doucement.

Marie Denizard

Conviction profonde ou stratégie électorale ? "Difficile à dire, estime Prescillia Da Silva. Elle peut être une féministe qui accorde une certaine acceptation de ces rôles genrés dans la société, parce que ça peut être vu comme un équilibre : les hommes au travail, les femmes à la maison. (...) J'aurais tendance à dire que c'est possible que ce soit une réalité pour elle, car elle revient beaucoup dessus, et elle développe beaucoup d'arguments. (...) Elle propose le droit de vote pour les femmes mariées, à condition seulement que le mari soit défaillant, pas à l'entièreté des femmes. Ça, c'est peut-être stratégique. Pour les suffragistes, c'était aussi un moyen de faire avancer l'idée doucement. Mais c'est possible aussi que ça lui convienne."

En septembre 1910, elle parvient tout de même à faire voter à l'unanimité un vœu en faveur du droit de votes des femmes au conseil général de la Somme. "C'est plutôt une victoire symbolique, car ça montre que les hommes politiques obtiennent le droit de vote des femmes. Mais cela doit être ensuite discuté à l'Assemblée. On ne sait pas si ça le sera finalement ou pas, mais on sait que c'est un sujet en politique à cette époque. Il faut bien avoir conscience que certains hommes politiques vont voter pour, pour dire qu'ils soutiennent le droit de vote, tout en sachant que ça ne deviendra rien", précise Prescilla Da Silva.

"Qu'on m'élise présidente de la République, pour voir..."

Marie Denizard n'est pas la première femme à se présenter à une élection, loin de là. Comme les autres candidates, elle subit moqueries et railleries, notamment dans la presse. Là encore, pas de quoi la convaincre d'arrêter son combat. Elle se sert d'ailleurs de la provocation d'un journaliste d'un des plus grands quotidiens français de l'époque pour annoncer un nouveau coup d'éclat. Elle s'inspire de la phrase suivante, parue dans Le Journal du 4 janvier : "Le texte constitutionnel dit expressément : "le Président de la République" au masculin, il ne saurait donc y avoir un doute ; toutefois l'Assemblée, étant souveraine, aurait le droit de satisfaire aux vœux des femmes politiciennes, mais qu'une de celles-ci pose sa candidature, pour voir...". Une formule qu'elle reprendra à son compte pour annoncer sa candidature à l'élection présidentielle : "Qu'on m'élise Présidente de la République, pour voir..."

Cette fois-ci, c'est une première. Aucune femme n'a prétendu à cette fonction jusqu'ici. Et les journalistes ne se priveront pas au pire de la railler, au mieux de la décrédibiliser. "Nous voulons, en notre monde, un féminisme plus pondéré dans ses manifestations. Mlle Marie Denizard représente le féminisme braillard et gesticulant. Ô candeur apostolique d'une provinciale surexcitée !", lit-on par exemple dans Gil Blas, le 6 janvier 1913.

Dans un journal allemand, elle est caricaturée et qualifiée de "trop laide pour symboliser la France", note par ailleurs Prescillia Da Silva. À l'inverse la presse française la qualifie de "fort jolie femme", mais ses idées sont régulièrement mises au second plan. Même les titres de presse qui paraissent moins virulents, sa candidature est moquée, tournée en ridicule.

Décriée même par les féministes

Même dans les milieux féministes, cet acte politique ne passe pas. "Dans les groupes féministes, ça n'est pas forcément bien vu. Toutes n'adhèrent pas à la candidature des femmes. Le journal 'La Française' notamment est assez virulent là-dessus, précise l'historienne. Donc elle est dans un militantisme qui n'est pas accepté. La réaction de Marguerite Durand en dit long. C'est une figure importante du féminisme à l'époque, elle est assez écoutée, mais elle est plutôt modérée, plutôt bourgeoise, et le fait qu'elle ne soutienne pas Marie Denizard et qu'elle le dise ouvertement dans un article, c'est assez fort. Ça a pu lui jouer des tours."

Durand craint que cette candidature à la présidence de la République ne tourne en dérision le combat féministe. Pourtant, elle s'est elle-même déjà portée candidate à d'autres élections. Mais Prescillia Da Silva souligne le caractère inédit de la candidature de Denizard, car sous la IIIe République, le Président n'est pas élu au suffrage direct, mais par les membres du Parlement. "[Cette candidature] est nouvelle, audacieuse et elle ne fait pas voter les électeurs, mais des élus. (...) Il faut sans doute comprendre la réaction de Marguerite Durand comme de la peur, celle de songer à protéger les actions féministes des rires misogynes qui espèrent voir le mouvement s'embourber", écrit-elle.

C'est finalement Raymond Poincaré qui est élu président de la République en 1913. "Les limites du corpus ne nous permettent pas de savoir si Marie Denizard réussit à toucher les élus de la nation, mais aucun d'eux n'a dû voter pour elle, n'étant pas éligible de fait", précise Prescillia Da Silva. Il faudra attendre encore 60 ans pour voir une femme officiellement candidate à l'élection présidentielle : Arlette Laguiller, en 1974.

Précarité et déboires judiciaires

Après l'élection de 1913, Marie Denizard, qui se présente comme "historien et publiciste", tente toujours de vivre de sa plume. Elle fonde même un journal, Le Cri des Femmes, dont elle est rédactrice en chef et peut-être même l'unique contributrice  une aventure de courte durée. Ayant du mal à être rémunérée pour son activité, et s'occupant de sa mère malade, elle s'enfonce dans la précarité. En 1914, elle passe devant le tribunal pour avoir menacé de mort un huissier venu l'expulser du logement qu'elle ne payait pas. La presse ne manque pas de relater cette mésaventure judiciaire. "Une suffragette en correctionnelle", titre le Petit Caporal du 18 juin 1914.

Dans un entrefilet, le journal féministe La Française, qui a pourtant ouvertement pris ses distances avec elle, appelle tout de même ses lecteurs à lui venir en aide : "Si différentes des nôtres que puissent être les méthodes de Mlle Denizard, nous pensons que 'La Française' se doit de ne pas abandonner une femme qui se trouve dans la peine pour la cause féministe. Mlle Marie Denizard, après avoir soutenu sa famille et travaillé courageusement et honnêtement, s'est trouvé menacée de la prison pour une dette après tout honorable."

Une santé mentale dégradée

"Autour de 1914, je pense qu'elle n'en peut plus, qu'elle est arrivée à bout de son énergie, et de ses ressources financières. Être publiciste, c'est difficile, ça ne paie pas correctement. Elle peine à sortir des ouvrages. Elle n'arrive pas à produire, à travailler, elle n'a pas d'argent", explique Prescillia Da Silva. Les ennuis continuent pour Denizard pendant la Première Guerre mondiale. "Elle est déplacée à Bordeaux, vit des ressources qu'on lui donne, elle perd pied. (...) Elle vit avec sa mère qui apparemment est malade, dans un logement commun avec d'autres réfugiés."

Une forme de paranoïa se développe chez elle, elle est en colère contre tout le monde, en colère contre la France.

Prescillia Da Silva, chercheuse en histoire des femmes

La Sûreté générale ouvre une enquête à son encontre, la soupçonnant d'écrire et de diffuser des tracts pacifistes. "Elle n'en est a priori pas l'autrice, mais elle est visée quand même, poursuit la chercheuse. Une forme de paranoïa se développe chez elle, elle est en colère contre tout le monde, en colère contre la France. Elle est qualifiée de germanophile. Quelques mois avant la guerre, elle disait déjà que les femmes françaises gagneraient à être sous le régime allemand. Elle est énervée contre la France parce qu'on ne l'accepte pas, on n'accepte pas ses idées, pas ce qu'elle est en tant que femme, en tant que politicienne."

Sa santé mentale se dégrade, et elle finit par être placée de force en asile en 1926. Dans le département de la Seine d'abord, avant d'être transférée dans le Lot, à l'asile privé de Leyme. On lui impute, entre autres, un "délire de persécution" et une "excitation psychique".

Est-ce qu'elle est restée en asile parce qu'elle était féministe, ou parce qu'on n'avait pas les ressources, à l'époque, pour traiter sa maladie ?

Prescillia Da Silva, chercheuse en histoire des femmes

S'agissait-il simplement de faire taire cette agitatrice si controversée ? "C'est une féministe, donc on peut se dire qu'on ne la prend pas au sérieux, qu'on fait une analyse mysogyne de ce qu'elle veut dire. (...) Mais quand on lit son dossier médical, on voit qu'il y a une forme de délire, une forme de paranoïa qui se lit dans son discours. Les médecins sont aussi imprégnés par la vision misogyne de la société, et d'ailleurs le médecin note qu'elle a candidaté aux élections et que ça fait partie de sa folie. Mais est-ce qu'elle est restée en asile parce qu'elle était féministe, ou parce qu'on n'avait pas les ressources, à l'époque, pour traiter sa maladie ? Un médecin que j'ai interrogé estime que toute personne avec son comportement, à l'époque, serait resté interné."

Tombée dans l'oubli

La chercheuse note toutefois que sa famille la soutient particulièrement pendant son internement, notamment ses sœurs, qui lui envoient régulièrement des lettres et des colis, et prennent de ses nouvelles auprès du personnel de l'asile.

Elle restera internée pendant 33 ans, jusqu'à sa mort en 1959. Elle était donc internée en 1944, quand les Françaises ont enfin obtenu le droit de vote. Mais rien n'indique qu'elle l'ait su. "C'est possible que les médecins lui aient caché, comme c'est possible aussi que ses sœurs lui ait appris, puisqu'elles lui donnaient des nouvelles. Si elle l'a su, ça a pu être une joie pour les autres, mais aussi une chose terrible pour elle", suppose Prescillia Da Silva.

Trente ans exclue de la société, ça n'aide pas à raviver une mémoire.

Prescillia Da Silva, chercheuse en histoire des femmes

65 ans après sa mort, les droits des femmes continuent d'évoluer. Les figures féministes historiques sortent peu à peu de l'ombre. Marie Denizard, elle, a complètement disparu de l'histoire collective, alors qu'elle a défrayé la chronique en son temps. Comment a-t-elle pu tomber dans l'oubli ? Prescillia Da Silva avance plusieurs théories. "Sa candidature à la présidentielle n'a pas été prise au sérieux, c'était finalement plutôt anecdotique, pris comme une vaste blague, une fantaisie, donc ça ne marque pas tant que ça. Ensuite, il y a son internement d'une trentaine d'années. Je pense que ça fait partie des raisons principales qui font qu'on l'a oubliée. Les féministes n'ont pas parlé de son internement non plus, ne l'ont pas soutenue. Trente ans exclue de la société, ça n'aide pas à raviver une mémoire."

Le mémoire de la chercheuse semble être le premier travail universitaire consacré à Marie Denizard. Prescillia Da Silva compte creuser encore un peu plus ses recherches, et redonner ses lettres de noblesse à la première Française qui a osé prétendre au siège de chef d'État. Elle animera d'ailleurs une conférence sur Marie Denizard le 18 juin 2024, aux Archives départementales de la Somme.

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