À l'heure du réchauffement climatique, les fortes chaleurs sont déjà de retour dans le nord de la France. Entre un thermomètre qui s'affole et la surpopulation carcérale, la situation dans les prisons devient de plus en plus compliquée, comme à la maison d'arrêt d'Amiens.
Chaque année, les surveillants pénitentiaires, tout comme la population carcérale, redoutent le retour des fortes chaleurs. Des conditions difficiles qui entraînent parfois des comportements violents. Pour cause, à la maison d’arrêt d’Amiens, quatre agents ont été agressés par deux détenus mercredi 14 juin 2023.
Deux des agents ont porté plainte et n’ont pas encore repris le travail. "Ils devraient reprendre leur service le lundi 19 juin", indique Frédéric Lefèvre, agent pénitentiaire à la maison d’arrêt d’Amiens et délégué syndical Force Ouvrière Justice.
Une population carcérale amiénoise en augmentation
Les appréhensions montent dans les couloirs de la maison d’arrêt d’Amiens. Les fortes chaleurs peuvent énerver les détenus et donc en parallèle augmenter le taux de violences envers les agents pénitentiaires. Frédéric Lefèvre confie que les surveillants craignent les épisodes de chaleur de cette année. "En 2022, la prison était plutôt vide, alors plus facile à gérer", explique Frédéric Lefèvre.
Le refrain ne sera pas le même en 2023. En ce mois de juin, la prison est en sureffectif. Alors que la maison d’arrêt d’Amiens peut accueillir 330 personnes, 470 détenus sont incarcérés. "En plus, je pense qu’on va passer le cap de la suroccupation, c’est-à-dire 550 personnes d'ici à cet été", rapporte l’agent pénitentiaire.
Lors des canicules, les surveillants doivent être plus attentifs. "Quand il fait trop chaud, les détenus peuvent être très énervés. Au-delà de 36 degrés, ils sont KO. Quand il fait 40 dehors, il fait 50 dedans", déplore-t-il. Par exemple, les surveillants n'hésiteront pas à donner des douches supplémentaires si nécessaire.
Pour ce genre de situation, le plan canicule est aussi mis en place dans les prisons. Mais il n’est pas assez efficace et sert à "se donner bonne conscience" selon les surveillants.