Deux cérémonies sont organisées ce dimanche 9 janvier pour commémorer le 78e anniversaire de la rafle d'Amiens, suite à laquelle 51 juifs furent déportés en 1944. Une plaque en mémoire de Cécile Redlich, disparue à Auschwitz à seulement 14 ans, sera inaugurée devant la synagogue d'Amiens en présence du grand rabbin de France.
Aux abords de la synagogue d'Amiens trônera bientôt le portrait en noir et blanc d'une jeune fille tenant un violon. Née en France de parents juifs ayant fui la Russie impériale et ses pogroms, Cécile Redlich (1929-1944) a été arrêtée lors de la rafle d'Amiens le 4 janvier 1944 puis déportée à Auschwitz (Pologne actuelle), où elle fut tuée par gaz le 23 janvier avant même d'avoir pu souffler ses 15 bougies.
Son portrait sera inauguré lors d'une cérémonie ce 9 janvier 2021 à l'occasion du 78e anniversaire de la rafle d'Amiens, en présence notamment du grand rabbin de France Haïm Korsia et de la maire Brigitte Fouré.
Symbole de la rafle d'Amiens
Mais pourquoi mettre particulièrement en valeur Cécile Redlich parmi les 51 juifs interpelés ce 4 janvier 1944 et envoyés en Pologne par le convoi 66 ? "De par son jeune âge, elle incarne l'innocence complète, elle symbolise la rafle d'Amiens et les 1,5 millions d'enfants tués dans les camps lors de la Seconde Guerre mondiale," observe Georges Charrières, journaliste à la retraite.
C'est grâce à la liste qu'il publia le 7 mai 1994 dans le Courrier Picard que les noms des 51 juifs amiénois déportés sont sortis de l'oubli. "C'est l'article dont je suis le plus fier dans ma carrière, confie-t-il. C'est important en 2021, de se souvenir de cet événement, à l'heure où les derniers déportés disparaissent que cette mémoire se perd, mais aussi à l'heure où certains déclarent à tort que l'État français de Pétain a aidé les juifs français."
Cécile Redlich était pourtant née en France, de parents ayant fui les pogroms dans l'Empire russe. Ces derniers avaient été arrêtés dès 1942 et ont eux aussi disparu en déportation. Le sort tragiquede la famille Redlich est connu grâce au travail de recherches de l'ancien professeur d'histoire-géographie Claude Wateel, qui sera présent lui aussi aux commémorations du 9 janvier.
Les cérémonies anniversaire de la rafle d'Amiens débuteront vers 11 heures par des allocutions devant la plaque commémorative de la place de la Teinturerie, au début de la rue Octave-Tierce. Elles se poursuivront à midi devant la synagogue d'Amiens - située rue Cécile-Redlich - par l'inauguration du portrait de la jeune fille et d'un concert d'un musicien de l'Orchestre de Picardie.