"Il y a un commerce de plaques de soldats". De son domicile dans la Somme, le président de l’association Le Souvenir Français traque les vendeurs d’objets mémoriels sur les sites de vente en ligne

"Je surveille, je veille sur toutes les sépultures de soldats morts pour la France". Jean-Pierre Mennessier, président de l’association Le Souvenir Français, passe tout son temps à repérer les plaques funéraires de soldats morts pour la France, des drapeaux ou tout autre objet mémoriel sur les sites de vente en ligne, afin de les restituer. De telles ventes sont interdites en France.

Son engagement lui vient de ses aïeux qui ont combattu sur tous les fronts : guerres napoléoniennes, première et seconde guerre mondiale. Engagé dans l’armée à 17 ans, Jean-Pierre Mennessier a fini sous-officier et continue son combat avec Le Souvenir Français.

Fondée en 1887, l’association, reconnue d’utilité publique le 1er février 1906, a pour vocation d’honorer la mémoire de tous ceux qui sont morts pour la France qu’ils soient Français ou étrangers.

"La mémoire, c’est important, affirme le président de l'association. Stéphane Bern sauve bien des monuments. Le Souvenir Français sauve tout ce qui est mémoriel. La tombe d’un soldat qui a donné son sang pour notre liberté, c’est un viol et un manque de respect et je suis intransigeant sur le commerce mémoriel".

Fort de sa mission, Jean-Pierre Mennessier passe régulièrement dans tous les cimetières. "Je surveille, je veille sur toutes les sépultures de soldats morts pour la France, et je serai très malheureux et je serai en colère si quelque chose disparaît".

Et ce qui disparaît, ce sont les plaques émaillées de jeune soldat, très convoitées par les collectionneurs.

" Voilà un exemple de plaque qu’on trouve sur ebay ou sur les sites de vente, style le Bon coin. Je trouve que c’est inadmissible de voir ça, parce que ça, ça vient d’une tombe. Moi, je l’ai ramassée pour la sauver". Le prix d’une plaque peut monter jusqu’à 300 ou 400 euros. Les objets mémoriels sont vendus sans scrupules par des particuliers ou même des salles des ventes. "Il y a un commerce de plaques de soldats. Je me suis aperçu qu’il y a un réseau dans le centre de la France. J’ai intercepté beaucoup de plaques dans le Centre."

Restitution des objets

Pour récupérer les objets ou interdire les ventes, Jean-Pierre peut faire appel à la gendarmerie mais il préfère une autre technique. "Là, j’en suis à une trentaine de plaintes. Je suis quelqu’un d’humain, ferme et directif. Je combats ces incivilités. Pour moi, c’est du viol mais ça m’arrive de négocier. Des fois, j’ai dit à la personne, vous la rendez et on n’en parle plus. C’est ça ou le tribunal".

Des objets, il en récupère ainsi des dizaines, comme ce drapeau qu’il a rendu à la commune de Sainte-Même, en Charente-Maritime, le 11 novembre dernier.

Comme Jean-Pierre Mennessier, 150 personnes travaillent pour l’association en France, d’autres aux Pays-Bas, en Allemagne et en Belgique.

Avec ses amis du Souvenir Français, l'homme a aussi lancé une pétition pour sauver les tombes abandonnées des soldats dans les cimetières communaux.

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