Avec ce reconfinement prévu à partir vendredi 30 octobre, les commerçants d'Amiens vont devoir fermer leur boutique. Certains espèrent pouvoir mettre en place des services de drive, d'autres ont déjà pris les devants. À l'approche des fêtes, cette annonce est vécue avec beaucoup d'inquiétude.
À la veille du reconfinement, c'est la ruée dans les magasins, notamment chez les coiffeurs. "Depuis hier soir, c'est la folie, tout le monde nous appelle pour avoir des places, des rendez-vous. Donc on va fermer très tard, jusque 23h/23h30. Dorénavant, on ne peut plus prendre personne", explique Hervé Dervillé coiffeur à Amiens.
La ruée aussi à la librairie Martelle située dans le centre-ville. La directrice a rarement vu autant de monde à l'ouverture. "Les gens viennent faire leurs provisions, leurs cadeaux de Noël aussi" indique Anne Martelle.
"C'est clair qu'aujourd'hui c'est scandaleux économiquement"
L'annonce de ce reconfinement est vécue difficilement par l'ensemble des commerçants qui redoutent une nouvelle baisse de leur chiffre d'affaires. "On accueille la nouvelle tristement pour tous les magasins du centre-ville. On aurait pu rester un peu ouverts, au moins pour le week-end, estime une salariée d'une boutique de chaussures située à Amiens. C'est un gros manque à gagner, c'est un gros mois normalement le mois de novembre à la veille des fêtes."Une décision brutale également pour Gaël Mordac, président de la fédération des commerçants du centre-ville d'Amiens. "C'est clair qu'aujourd'hui c'est scandaleux économiquement. En plus dans les commerces on est extrêmement rigoureux, on a pourtant fait tout ce qu'il fallait pour qu'on soit dans des conditions sanitaires d'accueil parfaites", affirme-t-il.
"On espérait cette fois, nous les libraires, à être autorisés à ouvrir parce que les théâtres sont fermés, les cinémas sont fermés et la librairie c'est le seul point d'accès à la culture facile et sans trop de danger. On peut rentrer, acheter un deux ou trois bouquins et on sort. On n'a pas passé trois heures collé à quelqu'un", enchérit Anne Martelle.
"On ne baisse pas les bras"
Seule solution pour certains, mettre en place un service de livraison ou de drive. "On va essayer de mettre en place un système de click and collect. Après on va regarder avec les commerçants ceux qui sont équipés et qui peuvent continuer à faire les préparations parce que cela demande quand même une logistique", indique Gaël MordacCertains ont déjà pris les devants comme Amélie Boucher, gérante d'une boutique de prêt-à-porter à Dury. "Je vais poster des photos, des vidéos et même des lives pour présenter les vêtements et les clientes intéressées pourront passer commande", explique-t-elle. Les vêtements seront ensuite livrés aux clientes qui habitent à Amiens ou à proximité. Un service de drive sera également proposé le samedi matin. "J'ai déjà mis en place ce système durant le premier confinement, cela m'a permis de m'en sortir, je n'ai pas perdu de chiffre d'affaires, confie Amélie Boucher, pour autant je ne me réjouis pas de la situation je crains un peu de lassitude, que les gens, par peur de perdre leur travail, n'ose plus dépenser de l'argent."
Avec un service de shopping personnalisé, elle espère redonner du baume au cœur à ses clientes. "On ne baisse pas les bras. L'idée c'est d'apporter un peu de réconfort et de joie, on en a besoin en ce moment."